Du 20 septembre au 31 décembre 2025, la 22e édition du festival Photaumnales investit Beauvais et plus de 40 lieux des Hauts-de-France. Organisé par l’association Diaphane, cet événement photographique explore cette année le thème « Habiter » : une réflexion sur notre rapport aux espaces que nous occupons, façonnons et habitons.
Sommaire
Habiter : entre mémoire, ancrage et territoire
« Habiter, c’est bien plus que résider ou demeurer, c’est investir un espace de sens, de mémoire et de liens », rappellent Fred Boucher et Emmanuelle Halkin, directeur et commissaire associée du festival. Cette édition 2025 s’attache à sonder la complexité de l’habitat : du foyer intime aux architectures collectives, du patrimoine à la ruine, de la maison-refuge à la maison-mémoire.

Cette thématique trouve un écho particulier à Beauvais, terre d’accueil des Photaumnales qui célèbre les 800 ans de sa cathédrale Saint-Pierre.
Plusieurs expositions mettent en lumière cette architecture emblématique, entre patrimoine et création contemporaine, et la manière dont l’édifice résonne avec d’autres cathédrales, notamment Tomas van Houtryve (Trente-six vues de Notre-Dame de Paris), Gil Lefauconnier (Saint-Pierre Circus) et Thomas Jorion qui expose Combles, fruit d’une campagne photographique sur les combles des 87 cathédrales propriétés de l’État.


Une programmation foisonnante
Avec 51 expositions permettant de (re)découvrir 55 artistes, les Photaumnales s’étendent cette année sur un territoire élargi, de Beauvais à Berck-sur-Mer, Clermont, Guise, Noyon ou encore Château-Thierry. Le festival investit rues, parcs, galeries et quartiers.
Au Parc de la gare de Beauvais, Bruno Fert présente Refuge, immersion dans les habitats temporaires des réfugiés. Andrea Botto questionne la beauté paradoxale de la destruction dans KA-BOOM – The Explosion of Landscape.

Parmi les artistes présentés : Paul Hennebelle (Goodbye Beirut), Francesca Hummler (Our Dollhouse) ou encore Nathyfa Michel, qui explore l’idée d’un « chez-soi » mouvant, au-delà des frontières et des origines, tissé de liens entre corps, nature et mémoires diasporiques. Tous offrent des visions à la fois intimes et politiques de nos espaces de vie.

Dans les villages environnants, Alexis Pazoumian (Aragats) ou Emmanuel Lardinois (Vestiges sacrés) explorent la mémoire des paysages habités.


À Laversines, Alchimie métallique, exposition conçue à partir d’archives du fonds photographique de l’Aluminium Français, offre un retour en image sur les réalisations de Jean Prouvé, dont le matériau a accompagné la pratique architecturale.
Avec Erased exposé à Herchies, Tommy Goguely prolonge l’héritage des Becher en documentant non plus l’architecture industrielle comme monument, mais son effacement : ses photographies de châteaux d’eau, réduits à des silhouettes quasi invisibles sur ciel clair, révèlent comment les infrastructures contemporaines tendent désormais à disparaître du regard, nourrissant l’illusion d’un monde immatériel.

Des Hauts-de France au Brésil
Labellisée dans le cadre de la Saison France–Brésil par l’Institut français, cette 22e édition accorde une place forte à la photographie brésilienne. Au Musée Opale-Sud de Berck-sur-Mer, l’exposition Minas – Photographie contemporaine brésilienne réunit João Castilho, Pedro David, Bárbara Lissa, Maria Vaz et Eustáquio Neves. Leurs œuvres explorent les liens sensibles entre l’humain, la nature et la mémoire, révélant la vitalité artistique du Minas Gerais.

À Clermont-de-l’Oise, Brasília témoigne de la rencontre fondatrice entre Lucien Clergue et l’architecte Oscar Niemeyer en 1962 : un voyage jusqu’à Brasília en construction, des projets esquissés sur le vif, et des images inédites capturant l’élan moderniste d’une capitale naissante, dont certaines demeurent aujourd’hui sur les murs de Copacabana.

En miroir, le projet Photaumnales Brasil déploie 5 expositions au Brésil, à Belo Horizonte, Tiradentes et Ouro Preto, une jolie présence pour les artistes exposés dont plusieurs français : Cédrine Scheidig, Hélène Jayet et Gilles Elie-Dit-Cosaque.


Un festival ouvert et vivant
Ancrées dans leur région, les Photaumnales poursuivent leur travail de création en immersion. Plusieurs résidences sont menées en Picardie et Gaspésie (Québec). Le programme Gaspésie–Picardie Résonances illustre l’ouverture internationale de l’évènement autour de photographes tels Maude Arsenault, Robert Charlotte ou Marine Lécuyer. Plusieurs expositions croisent le regard de 2 photographes invités en résidence créative.


Comme les années précédentes, les Photaumnales et la RATP s’associent afin d’exposer, jusqu’à la mi-janvier 2026, une sélection d’oeuvres dans 15 stations de métro et RER. Les six artistes suivants ont été sélectionnés pour être exposés : Andrea Botto, Tommy Goguely, Anna Mariani, Daniel Mebarek, Tatewaki Nio et Valentin Valette.
Expositions en plein air, résidences, rencontres, visites à pied ou à vélo : les Photaumnales cultivent une photographie de proximité délibérément accessible. Fidèle à son esprit, cette édition 2025 fait dialoguer les regards et les générations, du documentaire à la création contemporaine pour le plus grand plaisir des visiteurs. sous l’égide d’un thème qui sied à merveille à ce festival profondément ancré dans sa région.

Informations pratiques :
Photaumnales « Habiter », 22 édition
Du 20 septembre au 31 décembre 2025
Beauvais et Hauts-de-France
Visite libre
Programmation complète et informations



