Pour sa 5e édition, le concours Photo d’Oiseau de l’Année, organisé par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) en partenariat avec l’association Camera Natura, a réuni photographes naturalistes et passionnés d’image pour départager les photos gagnantes.
Parmi plus de 860 clichés soumis, le jury a retenu dix photographies qui allient exigence technique, esthétique et respect du vivant.
Un concours entre art, éthique et biodiversité
Créé pour sensibiliser le grand public à la beauté et à la fragilité des oiseaux, le concours met l’accent sur une pratique photographique responsable.
Les participants doivent présenter des images réalisées sans déranger les espèces ni altérer leurs habitats. Les dix clichés finalistes ont été exposés à l’IFFCAM (Institut francophone de formation au cinéma animalier) lors du Festival de Ménigoute, du 28 octobre au 2 novembre 2025.
Palmarès 2025 : les dix photographes et leurs oiseaux
1. Antoine Dusart – “Petit gravelot” (Charente-Maritime, avril 2025)

Antoine Dusart remporte le premier prix du concours avec cette photo étonnante. « Les nuages noirs à l’horizon n’annonçaient rien de bon… Dans une de ces percées de lumière dont la Charente-Maritime a le secret, le ciel et l’œil du petit gravelot n’ont fait qu’un », raconte Antoine Dusart. Sur ce cliché, on observe une scène d’équilibre entre tension atmosphérique et sérénité animale. Une lumière rare saisie au moment exact.
2. Yves Guénot – “Phaétons à bec jaune” (La Réunion, mai 2025)

« La houle australe est très forte, mais ces phaétons à bec jaune n’hésitent pas à braver l’océan pour aller chercher leur nourriture en mer. »
3. Mathias Léonard – “Pluvier doré” (Nord, août 2024)

« Un superbe pluvier doré, parfaitement confiant, nous offrit quelques minutes privilégiées pour le photographier… »
4. Maxime Vitte – “Gravelots à collier interrompu” (Île d’Oléron, avril 2025)

« Cet accouplement de gravelots à collier interrompu a été saisi dans la lumière dorée d’un soir. » Un instant intime, témoin d’un comportement rare sur les plages atlantiques. La composition met en valeur la délicatesse d’un moment de vie discret.
5. Paulin Mercier – “Alouette haussecol” (Île Madame, mars 2025)

« Après quatorze ans d’absence sur le littoral charentais, les alouettes haussecol sont de retour. J’ai patienté quatre heures pour me faire accepter », témoigne le photographe. Une photographie empreinte de persévérance et de respect. La récompense d’un affût patient dans la lumière pâle d’un matin d’hiver.
6. Romain Beaubert – “Bihoreau gris” (Charente-Maritime, avril 2025)

« Après deux heures d’attente dans un affût, c’est un bihoreau qui me sort de ma torpeur. »
7. Quentin Gama – “Pic cendré” (Bas-Rhin, octobre 2024)

« J’ai découvert cette loge en janvier 2024… À ma plus grande surprise, c’est ce beau pic cendré qui l’a utilisée régulièrement pour y passer la nuit », explique le photographe. Un travail de longue haleine qui illustre l’importance du suivi dans la photographie naturaliste.
8. Benjamin Payet – “Nyctale de Tengmalm” (Savoie, avril 2025)

« La nyctale de Tengmalm est une espèce que je rêvais de photographier sans y croire. »
9. Benoît Henrion – “Pic noir” (Ardennes, avril 2025)

« Dans le massif des Ardennes… On dirait une comète de bois. ». Une photographie à la fois graphique et vivante, où la poussière de copeaux se transforme en geste pictural.
10. Vincent Le Parc – “Tichodrome échelette” (Lot-et-Garonne, février 2025)

« Depuis plusieurs années, je photographie le tichodrome… Il m’a enfin offert ce face-à-face que j’espérais tant. »
Lire la nature à travers l’image
Ce palmarès illustre la diversité des approches photographiques : certaines images relèvent du documentaire naturaliste, fruits d’une observation de longue durée, quand d’autres adoptent un regard plus poétique ou graphique. Toutes ont en commun une même philosophie : observer sans déranger, raconter sans capturer.
La sélection témoigne aussi d’une évolution du regard des photographes animaliers. Derrière la prouesse technique — la lumière, la netteté, la composition — s’affirme uneconscience écologique. Photographier l’oiseau devient un acte de transmission, un dialogue silencieux entre l’humain et le sauvage.
Vous pouvez retrouver les lauréats ainsi que de nombreux conseils pratiques pour découvrir la nature tout en la protégeant sur le site de la LPO. La prochaine édition du concours devrait ouvrir en avril prochain. D’ici là, bonnes photos de nature.
Les photos lauréates du concours 2024 sont également réunies dans un calendrier 2026 disponible à l’achat.



