Chaque automne, Deauville se transforme en un vaste terrain d’expérimentation photographique. Du 18 octobre 2025 au 4 janvier 2026, la 16e édition du festival Planches Contact explore les multiples facettes de la photographie contemporaine. Cette année, le festival renouvelle sa direction artistique avec le duo Jonas Tebib et Lionel Charrier aux commandes.
Sommaire
Deauville, laboratoire d’images et de récits
Conçu dès son origine comme un laboratoire de création à ciel ouvert, le festival normand invite une vingtaine de photographes émergents et confirmés à poser leur regard sur Deauville et sa région, à travers des résidences d’artistes, des commandes et des expositions gratuites.
Chaque édition portera désormais une thématique, fil conducteur reliant la sélection artistique, les formats d’exposition et les modalités de restitution, mais surtout vaste terrain de jeu décuplant la créativité de la programmation.
Pour cette 16e édition, l’intimité s’impose comme thème. Introspectif, ce thème est pour les photographes une invitation à explorer le lien qui les unit à un territoire. Une résidence libanaise hors-les-murs proposée à Myriam Boulos figure pour la première fois au programme, étendant l’horizon de la programmation. Avec Still Looking for Tenderness, l’artiste poursuit son enquête auprès de la jeunesse de Beyrouth sur arrière-plan de guerre.

Plus qu’un simple festival d’images, Planches Contact interroge, depuis plus de 15 ans, les mécanismes mêmes de la construction de l’image. Cette année encore, les projets présentés témoignent d’un dialogue fertile entre photographie documentaire, création plasticienne et exploration poétique du réel.
Une programmation poétique et plurielle
Carline Bourdelas explore avec sensibilité l’âme humaine et féminine. Pour le festival, elle donne corps aux mots et à la mélancolie de Françoise Sagan, Reflets d’Elle puisant son inspiration dans Bonjour Tristesse, l’éternel portrait de l’adolescence.

Sur les traces d’un amour perdu, Renato d’Agostin explore l’intimité de l’image en s’attardant sur le grain et la matérialité de ses tirages monochromes.
En noir et blanc dans une esthétique toute argentique, le finno-américain Arno Rafael Minkkinen confronte le corps, et notamment le sien, à l’environnement confirmant à Deauville son talent pour fixer un corps-paysage.

Du réel à la fiction et portraits documentaires
Les autoportraits de Claude Cahun et Cindy Sherman s’exposent en miroir, théâtres d’un intime mis en scène devant l’objectif.

Lin Zhipeng (dit 223), figure de la nouvelle photographie chinoise, pose son regard sur une jeunesse urbaine rencontrée au fil d’errances normandes, poursuivant son travail sur la nudité dans l’espace public. En parallèle de cette exposition, une rétrospective organisée par Point de Vue recouvre ses 20 années de carrière.
Julien Magre délaisse l’intime familial pour convoquer une autre forme de présence : celle, fantasmée, de Sophie Troubetzkoy, tsarine devenue duchesse et épouse du duc de Morny, adorateur de Deauville à l’instigation de son développement. La muse invisible guide son exploration poétique des lieux, et avec eux de la mémoire.

Henrike Stahl, Anna Malagrida, Frédéric Stucin sont également conviés à présenter le fruit de leurs travaux. Objets et tirages de collections choisis avec soin se joignent aux œuvres exposées pour en approfondir la portée narrative.
Daniel Blaufuks, Adrien Boyer, Amélie Chassary et Marilia Destot sont mis à l’honneur sous l’égide de Photo4food, invitation à acquérir leurs tirages pour financer les repas des plus démunis
Prix de la Jeune Création Photographique
Le prix Tremplin Jeunes Talents devient le Prix de la Jeune Création Photographique, affirmant l’engagement du festival envers la nouvelle génération. Ouvert dès 2026 aux 18-35 ans, il s’accompagne d’un jury renouvelé sous la présidence de Rima Abdul Malak et d’une résidence à la Villa Pérochon pour le lauréat.

Dans cette nouvelle étape dans le soutien à la jeune photographie contemporaine cette 16e édition a récompensé Jérémy Appert pour son travail sur le corps musclé, Simon Bouillière et son étude de la culture ultra dans le foot, Naïma Lecomte et ses pérégrinations au fil de la Touques ainsi qu’Anaïs Ondet pour Les Filles du Coin, portraits de la jeunesse adolescente en zone floue entre urbanité et ruralité.

Planches Contact poursuit également son engagement pédagogique à travers des ateliers, lectures de portfolios, entretiens, workshops et rencontres. Ces échanges, ouverts au public, participent à faire de Deauville un lieu d’observation privilégié des mutations du médium. Cette accessibilité fait de Planches Contact un rendez-vous singulier où la photographie se partage, se vit et dialogue avec la lumière changeante de la côte normande.
Informations pratiques :
Planches Contact 16ᵉ édition
Du 18 octobre 2025 au 26 janvier 2026
Deauville
Entrée libre




