L’édition 2025 du festival Visa pour l’Image a dévoilé ses Visas d’or, bourses et prix, distinguant des photojournalistes internationaux dont le travail témoigne de la liberté de ton, de la rigueur journalistique et du courage sur les terrains les plus sensibles.
Sommaire
Conflits et zones de crise
Les Visa d’or News Roger Thérond et Visa d’or de la Presse Quotidienne Göksin Sipahioglu by Sipa Press ont tous deux récompensé des reportages publiés dans le New York Times. Ivor Prickett est distingué pour son travail au Soudan lors de la bataille pour Khartoum.

Lauréat 2025 du Visa d’or de la Presse Quotidienne Göksin Sipahioglu by Sipa Press, Daniel Berehulak est salué pour son engagement en Syrie.

Le Visa d’or humanitaire du CICR revient à Saher Alghorra (Zuma Press) pour son reportage dans la bande de Gaza.

Quant au Prix Françoise Demulder il accompagnera deux femmes photoreporters : Sandra Mehl, engagée sur la jeunesse en Israël-Palestine, et Daro Sulakauri, qui enquête sur le trafic systémique de nouveau-nés en Géorgie.

Environnement et enjeux sociétaux
L’environnement s’impose naturellement comme un fil rouge de cette édition 2025. Le Visa d’or Magazine distingue Brent Stirton (Getty Images) pour son reportage dans le parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, à l’occasion du centenaire du site. Cette image bouleversante d’un gorille dans les bras de son soigneur après avoir survécu à l’assassinat de sa famille est tirée de Parc national des Virunga, RDC : 100 ans de résilience.

Alfredo Bosco reçoit le Visa d’or de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik pour son enquête sur la crise irakienne des drogues de synthèse.

Plusieurs bourses renforcent cette thématique socio-environnementale. le Prix Carmignac du photojournalisme couronne Nicole Tung pour un projet en Asie du Sud-Est sur la pêche illégale.

Le Prix Camille Lepage est attribué à Matilde Gattoni pour son travail sur les conséquences du changement climatique et de la surpêche autour du lac Victoria. Quant au Prix Photo – Fondation Yves Rocher, il permettra à Ingmar Björn Nolting de poursuivre son enquête sur la crise climatique en Allemagne.
Mémoire, société et transmission
Le Visa d’or des Solidarités a distingué Jean-Louis Courtinat, saluant par cette occasion quarante années de photographie sociale.

Le Visa d’or d’honneur du Figaro Magazine revient à George Steinmetz pour l’ensemble de sa carrière.

Du côté des bourses, la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste a été attribuée à Marion Péhée, le Prix ANI-PixTrakk à Emeline Sauser pour Refuges, et le Prix Pierre & Alexandra Boulat à Thomas Morel-Fort pour son reportage sur le fléau de l’obésité en Chine.
Nouvelles écritures et formats numériques
Le Visa d’or de l’Information numérique franceinfo récompense cette année Gaël Turine, Johnson Sabin et Milo Milfort pour Haïti, au cœur de l’enfer, diffusé par La Libre Belgique.
La Bourse Canon du documentaire vidéo court-métrage revient à Shiho Fukada pour Echoes of Little Tokyo, projet consacré à une entreprise familiale de pompes funèbres américano-japonaise à Los Angeles.
Enfin, la Bourse de la nouvelle photographie urbaine est attribuée à William Camargo, qui documente la domination d’Anaheim (Californie) par les intérêts commerciaux et le manque de représentation politique des habitants d’origine hispanique.
Avec cette édition 2025, Visa pour l’Image confirme sa capacité à embrasser la complexité du monde. Conflits, environnement, justice sociale, mémoire collective et nouvelles formes narratives s’entrelacent pour former la mosaïque de notre actualité mondiale et des regards qui s’y posent. Lauréats et lauréates, figures établies ou émergentes, rappellent que le photojournalisme reste une nécessaire arme de compréhension, d’empathie et de vérité dans un monde de plus en plus polarisé.