L’histoire de la photographie au flash au musée de Vevey

Le Musée suisse de l’appareil photographique de Vevey propose, du 18 septembre 2025 au 22 février 2026, une exposition dédiée au flash, cet élément aussi apprécié que décrié par les photographes amateurs comme professionnels.

Milou Steiner, Courses de six jours Zurich 1956 : Pfenninger-Roth, 1956, © StAAG/RBA16-703_6

Faire lumière : une épopée

Mise en lumière du monde, la photographie ne peut se départir du flash. Depuis les premiers éclairs obtenus par l’usage expérimental de la poudre de magnésium jusqu’aux flashs électroniques intégrés dans nos smartphones, cet éclair de génie a fait bien du chemin. Pionnier de l’image, Félix Nadar s’évertuait déjà à percer l’obscurité des catacombes de Paris dans les années 1860. Avec le flash, la photographie n’est plus seulement diurne ou soumise aux caprices de la lumière naturelle.

Théodose Sardnal, Séance à la S.F.P., obtenue avec l’appareil de l’auteur à la poudre-éclair sans fumée (poudre magnésique), 1888, Collection Société française de photographie (coll. SFP), Paris

Le rôle du flash dans la représentation, la perception et la compréhension du monde est mis à l’honneur au musée de l’appareil photographique de Vevey. Des prêts de la BnF et de la société française de photographie attestent des nombreuses transformations visuelles induites par le flash.

Albert Londe, Séries d’explosions photopoudres magnésiques, vers 1905, Collection Société française de photographie (coll. SFP), Paris

Le flash, un parti pris artistique

Puissant, théâtral, le flash n’est plus seulement pratique et technique, mais aussi éminemment narratif. Apanage des paparazzi et de leur chasse au scoop, le flash, s’il ne crépite plus, est à l’origine des prises de vue parmi les plus croustillantes.

Aux États-Unis, le photographe Weegee devient le chroniqueur nocturne des scènes de meurtres new-yorkaises. Cadavres, policiers et badauds sont saisis en noir et blanc avant que le photographe ne tourne son appareil, et son flash, vers les célébrités d’Hollywood.

Anonyme, Grace Kelly à Rome, 1957, © Keystone / Everett collection / Str, n° 46812135

Yeux rouges, visages aveuglés, reflets maladroits, surexposition… le flash est aussi l’ennemi d’une photo réussie d’après les standards communément pris pour référence. Sa lumière crue, souvent peu flatteuse au teint, sait servir un propos ultra réaliste, parfois à la limite de la vulgarité. Martin Parr, adepte de la couleur et du flash, a toute sa place dans cet accrochage.

Switzerland, 1990 © Martin Parr / Magnum Photos

Technique, historique et artistique, l’exposition Flash, petite histoire de la photographie allumée fait la lumière sur une fonctionnalité de nos appareils devenue omniprésente et pourtant rarement placée au cœur des débats artistiques.

© Raymond Meier, Pedestrians #70, du Portfolio Twelve Photographs, 1975-1992

Le sujet mis à l’honneur au fil de l’exposition, grâce au soutien de la revue Photographica, occupe la place d’honneur de son 11e numéro intitulé Aveugler pour voir : flashs et révélations. À l’occasion de l’exposition, un nouveau parcours de visite invite à redécouvrir l’exposition permanente sous l’angle des innovations techniques liées au flash et autres lumières artificielles. Visites guidées, tables rondes, ateliers et séances de pose prolongent le plaisir de la visite jusqu’au 22 février 2026.

Anonyme, [Autoportrait]. Collection Un livre – une image / Donation Hélène Mignaval / Collection Société française de photographie (coll. SFP), Paris

Informations pratiques :
Flash, petite histoire de la photographie allumée
Musée de l’appareil photographique de Vevey
Du 18 septembre 2025 au 22 février 2026
Grande Place 99, CH-1800 Vevey, Suisse
Du mardi au dimanche, de 11h à 17h30
Entrée : 9 CHF