À l’église Saint-Blaise d’Arles, Nan Goldin présente Syndrome de Stendhal, un ensemble de diptyques mêlant chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art et portraits intimes de ses proches. La photographe américaine y transforme le quotidien en mythologie contemporaine dans une installation à découvrir jusqu’au 5 octobre dans le cadre des 56e Rencontres de la Photographie.

Nan Goldin : de l’Art à l’intime
Syndrome de Stendhal, finalisée en 2024, fait référence à ce fameux trouble, également nommé Syndrome de Florence, selon lequel le voyageur exposé à une profusion de beautés artistiques ferait l’expérience des troubles psychosomatiques, jusqu’à l’évanouissement.
Pour cette série, Nan Goldin a conçu un diaporama mettant face à face des photographies de chef d’œuvres de l’art classique, du baroque ou de la Renaissance réalisées depuis une vingtaine d’année au fil de ses visites dans les principaux musées du monde avec des photographies de ses proches et amants.
Les portraits de l’entourage de Nan Goldin se font le miroir des œuvres de Canova (Psyché ranimé par le Baiser de l’Amour), d’Émile Lévy (La Mort d’Orphée) ou d’une Diane au bain de Jean-Jacques Henner (La Chaste Suzanne) admirés au Louvre, au musée d’Orsay, au Metropolitan Museum of Art, jusqu’à à la Galerie Borghèse ou à la Gemäldegalerie.
Un récit mythologique contemporain
Il ne s’agit pas seulement pour la photographe et ses modèles de calquer une attitude ou un regard sur une œuvre. La structure de Syndrome de Stendhal est elle-même pensée à partir d’une œuvre : les Métamorphoses d’Ovide culmine par une relecture du fameux trouble esthétique dont la série tire son nom.

L’accrochage se découvre bercé par la voix de Nan Goldin entremêlée à une bande sonore inédite, tandis que ses contemporains deviennent le temps d’un cliché des Orphée, Galatée ou Hermaphrodite des temps modernes, dans le décor de leur quotidien. Lauréate du prix Women in Motion pour la Photographie 2025 attribué par la fondation Kering, Nan Goldin continue de prouver que son travail transcende les époques.
Plutôt que de faire tomber ces œuvres de leur piédestal, Nan Goldin couronne à Arles la portée artistique du banal, l’importance de celles et ceux qui nous entourent, personnages clés de notre propre mythologie. En filigrane : une même importance accordée à la mémoire collective et aux communautés, thèmes au centre de son œuvre depuis les années 70.
Syndrome de Stendhal, est à découvrir jusqu’au 5 octobre à l’église Saint Blaise d’Arles dans le cadre des 56e Rencontres de la Photographie.
Informations pratiques :
Les Rencontres de la photographie d’Arles 2025
Église Saint Blaise, Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025
De 9h30 à 19h30 ; visites toutes les 30 minutes
Tarifs : 10 € pour cette exposition ; forfaits toutes expositions : de 32 € à 42 €
Gratuit pour les moins de 18 ans.