Anker Innovations, via sa nouvelle marque eufyMake, bouscule une technologie jusqu’ici réservée aux ateliers industriels avec l’eufyMake UV Printer E1, présentée comme « la première imprimante UV à texture 3D personnelle ». Lancée le 29 avril sur Kickstarter, cette imprimante a déjà récolté plus de 44 millions de dollars auprès de plus de 17 000 backers, devenant la campagne la plus financée de l’histoire de la plateforme.

Du relief plus vrai que nature
L’E1 associe l’encre UV—qui durcit instantanément sous lumière ultraviolette—à une sous-couche pouvant atteindre 5 mm d’épaisseur pour générer du relief.




Résultat : le grain du bois, la matière d’une peinture à l’huile ou l’aspect croco d’un cuir prennent vie sur bois, métal, verre, acrylique ou céramique. Un module rotatif optionnel permet même d’imprimer directement sur des mugs ou gourdes.


En pratique, la tête dépose d’abord la texture, puis repasse avec des encres classiques afin d’obtenir des couleurs réalistes. Les tirages sortent secs ; nul besoin de lamination ou de temps de repos, un atout pour la production en petite série.


Ergonomie pensée pour les créateurs
Avec un plateau de 33 x 42 cm capable d’ accueillir des objets épais de 50 mm, l’E1 tient dans le gabarit d’une imprimante 3D de bureau. Sur sa campagne, eufyMake indique qu’il est possible d’imprimer sur un rouleau d’une longueur jusqu’à 10 mètres.


Un écran tactile, le Wi-Fi et surtout un duo caméras-laser détectent la zone à imprimer (coque de smartphone, panneau photo…), supprimant les gabarits manuels.


L’imprimante fonctionne d’ailleurs avec un logiciel permettant de transformer n’importe quel dessin en une création 3D, grâce à l’IA.


Un système d’auto-nettoyage limite en outre les risques de buses bouchées, talon d’Achille des solutions UV pro, même si le nettoyage a ici un coût certain.


Un prix qui change la donne
La raison du succès de ce produit sur Kickstarter ? Son tarif. Quand une imprimante UV à plat flirte encore avec les 20 000 €, voire 50 000 € pour les modèles grands formats, permettant d’imprimer de très larges formats, comme les tirages 3D de l’exposition Canon World Unseen, cette nouvelle imprimante est beaucoup plus abordable.
Lee bundle « Standard » de l’E1 s’affiche à 1 899 $ (environ 1 620 €) sur Kickstarter, puis 2 499 $ une fois la campagne terminée.
D’ailleurs, les premiers contributeurs pouvaient le réserver à 1 499 $ avec seulement 50 $ d’acompte. Six encres (CMYK, blanc, vernis) et un kit de démarrage sont inclus, de quoi lancer aussitôt des séries limitées de coques, objets déco ou tout autre idée créative.
La campagne se termine le 28 juin 2025.
L’imprimante UV à texture 3D parfaite ?
Sur le papier, ce nouveau projet semble très bien pensé et défiant toute concurrence. L’E1 ouvre clairement l’impression UV à texture 3D aux créateurs indépendants, boutiques Etsy et studios créatifs à budget serré. Par contre, le coût de l’encre pourrait vite devenir prohibitif selon le type de projet créé, ce qui impliquera un calcul du coût de revient précis pour les créateurs souhaitant vendre leurs créations en ligne.


Les premières livraisons sont annoncées pour juillet 2025 : si la promesse se confirme, l’E1 pourrait, pour les makers, jouer le même rôle que le drone grand public pour la prise de vue aérienne : rendre accessible une technique jusque-là réservée aux pros. Une révolution à surveiller de près.