Maxime Riché : Paradise, un voyage infrarouge au cœur d’un monde à reconstruire

Jusqu’au 11 mai 2025, la Hangar Gallery à Bruxelles présente Paradise, une exposition du photographe français Maxime Riché. Son travail, à mi-chemin entre photographie documentaire et narration visuelle, s’attarde sur une petite ville californienne, victime à deux reprise de feux de forêts dévastateurs. Il explore ainsi des thèmes profonds comme l’environnement, la mémoire collective et notre capacité à faire face aux catastrophes.

La colonne de fumée du Dixie Fire s’élève au dessus de Paradise, Californie, le 17 juillet 2021. – © Maxime Riché

En 2020 puis en 2021, grâce à la bourse de soutien à la photographie documentaire du Centre national des arts (Cnap), Maxime Riché s’est rendu à Paradise, une petite ville de Californie (Etats-Unis), entièrement détruite par un incendie en 2018.

Le Camp Fire, causé par une défaillance sur une ligne électrique, a tué 85 personnes et brûlé des milliers de bâtiments en seulement quelques heures. Trois ans plus tard, la région a de nouveau été menacée par un autre incendie majeur, le Dixie Fire, le plus grand feu jamais enregistré en Californie.

Un hélicoptère largue de l’eau sur les flammes du Dixie Fire, dans le Feather River Canyon, en juillet 2021. L’incendie a débuté le long des lignes électriques à flanc de colline, au même endroit que le Camp Fire en novembre 2018. – © Maxime Riché

Pour ce décor de fin du monde, Maxime Riché a choisi en partie la photographie argentique pour saisir la réalité de celles et ceux qui ont décidé de revenir vivre et reconstruire à Paradise. Il a utilisé un film infrarouge qui donne à ses photos des teintes rouges, rosées et presque irréelles, comme si les flammes étaient encore présentes dans les souvenirs.

© Maxime Riché

La série Paradise nous montre des habitants, leurs maisons reconstruites, des paysages à moitié guéris. Elle nous parle de résilience, de cette force qui pousse à reconstruire malgré la peur, malgré la perte. Maxime Riché ne montre pas seulement les dégâts : il raconte surtout les histoires de ceux qui restent, et de ce que cela dit de nous tous face aux changements climatiques.

Jardin de Maria Garcia, Paradise. – Juillet 2021 – © Maxime Riché

L’exposition à la Hangar Gallery permet de découvrir toutes ces images. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, un livre photo a été publié en 2024 par les éditions André Frères (128 pages, relié, 49 €). Il reprend la série et l’accompagne de textes qui éclairent la démarche de l’artiste.

Informations pratiques :
Paradise, de Maxime Riché
Hangar Gallery
Du 14 mars au 11 mai 2025
18 Place du Châtelain, Bruxelles (Belgique)
Du mercredi au dimanche, de 12h à 18h
Entrée libre