Des pavés de la rue Mouffetard aux escaliers du parc Montsouris, des façades de la rue Daguerre aux quais de Seine, Agnès Varda (1928 – 2019) n’a cessé de regarder Paris, caméra à l’épaule ou appareil photo en main. C’est au tour de la capitale de lui rendre hommage : présentée au musée Carnavalet, l’exposition Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là est à découvrir jusqu’au 24 août 2025.

Lumière sur Paris et la rue Daguerre
Née à Bruxelles, Agnès Varda a emménagé à Paris sous l’Occupation, en 1943, pour ne plus jamais la quitter. Ville-refuge autant que décor de ses fictions et de ses rencontres, c’est aussi par son éclairage que Paris est et demeure la Ville Lumière.

De 1951 jusqu’à sa mort, le 29 mars 2019, Agnès Varda a résidé à la même adresse, au 86, rue Daguerre. Tout autant habitation que laboratoire photographique, thème que lieu d’exposition, la cour-atelier est au centre de cet accrochage rassemblant tirages, extraits de films mais également publications, documents et objets ayant appartenu à Agnès Varda.
Avec l’arrivée de Jacques Demy dans sa vie, puis la naissance de Rosalie, le 86 rue Daguerre verra sa géographie reconfigurée sans jamais céder aux impératifs de la seule vie familiale.
Le Paris de Varda est un Paris intime, sensible, et toujours habité. En 130 photographies, c’est un portrait pluriel se dessine, entre mémoire collective et souvenirs de tournages, scènes de rue et regards posés avec tendresse sur ses intimes et contemporains.


Engagements et expérimentations
Si c’est auprès de Jean Vilar et sa troupe du Théâtre National Populaire qu’elle pratique d’abord la photographie, femmes et marginalisés deviendront rapidement le point central de ses engagements artistiques.

Projet de livre photographique, L’Opéra Mouffe, dont la maquette est présentée au musée Carnavelet, aura finalement été le point de départ d’un court-métrage dans lequel Varda, enceinte, la caméra en main, arpente les ruelles et le marché d’un des quartiers les plus pauvres de Paris. Un témoignage rare que l’exposition permet aussi de découvrir.

On retrouve au musée Carnavalet des extraits de ses films culte, dont Cléo de 5 à 7 (1961), L’une chante, l’autre pas (1977) mais aussi des clichés plus confidentiels, témoins de ses promenades ou de ses rencontres.

Une manière de redécouvrir Paris à travers les yeux de celle qui fut autant cinéaste que photographe, et dont le travail, porté par des engagements sociaux, résonne toujours avec les réalités de son époque.

Agnès Varda, de-ci, de-là : une exposition vivante et plurielle
Connue pour ses dessins aux traits acérés, l’illustratrice Pénélope Bagieu a croqué 10 étapes de la vie d’Agnès Varda. Ses esquisses animent avec facétie le parcours de visite et se glissent dans le livret de l’exposition.
Des portraits et extraits de films consacrés à l’artiste elle-même, réalisés à la même adresse de la rue Daguerre, dépeignent ce personnage haut-en-couleur, artiste constamment réinventée devenue prêtresse d’un art contemporain total. Les portes s’ouvrent alors sur Paris.

L’exposition, qui aura nécessité 2 années de recherche, s’inscrit dans la continuité des hommages rendus à Agnès Varda depuis sa disparition en 2019. Riche de 130 clichés, dont de nombreuses photographies inédites, elle rappelle combien son œuvre, tout autant documentaire que fiction poétique, reste une fenêtre ouverte sur le monde. Petites histoires de vies, les récits d’Agnès Varda ont trouvé place le temps d’une saison printemps-été au musée d’Histoire de la ville de Paris.

Un catalogue d’exposition, enrichi d’essais des commissaires d’exposition et des membres du comité́ scientifique accompagne l’évènement. L’ouvrage (256 pages, 250 illustrations, 24 x 32 cm) est publié aux éditions Paris-Musées. Il est proposé au tarif de 39 €.
Informations pratiques :
Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là
Musée Carnavalet
Du 9 avril au 24 août 2025
16 rue des Francs-Bourgeois, 75003
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Tarif : 15 €