Galari : un cadre photo à encre électronique en financement sur Kickstarter

Depuis plusieurs années, les cadres photo numériques peinent à séduire les amateurs d’art et de décoration intérieure. Trop lumineux, trop gadgets, ils s’intègrent mal dans un intérieur. Galari, un cadre photo numérique utilisant la technologie E-paper, pourrait bien changer la donne. Une campagne de financement participatif est en cours sur Kickstarter.

Galari - The personalized e-paper art frame, designed for a distraction-free environment.

Basée à Kyoto, l’équipe de Galari a déja récolté plus de 39 millions de yens (environ 247 000 €) en quelques semaines pour ce projet, dépassant de loin son objectif initial. Avec son approche minimaliste et son affichage dépourvu de rétroéclairage, le cadre Galari promet une expérience visuelle proche d’un cadre photo avec tirage papier, tout en offrant une flexibilité inédite.

Un cadre numérique… sans écran lumineux

Galari propose un cadre photo de 30 x 36,8 cm (avec une taille d’image de 20 x 26,8 cm) mais l’innovation clé réside dans son écran à encre électronique. Contrairement aux cadres numériques classiques qui utilisent des dalles LCD ou LED, ce dispositif exploite la même technologie que les liseuses électroniques.

Le résultat ? Un rendu visuel similaire au papier, sans lumière directe, ce qui offre une texture plus naturelle et s’intègre mieux dans un intérieur, notamment aux côtés d’autres cadres photo plus traditionnels.

L’encre électronique permet également une consommation énergétique ultra faible : l’écran ne consomme de l’énergie que lors du changement d’image, ce qui lui donne une consommation de seulement 3mW (contre 10W pour un cadre photo numérique de type écran LCD). A noter qu’il ne s’agit pas vraiment de noir et blanc, mais de 16 niveaux de gris et une définition de 1600 x 1200 px (150 ppi).

Le pari de Galari est de s’intégrer dans la décoration intérieure sans perturber l’ambiance d’une pièce. Là où un écran attire inévitablement le regard, ce cadre se fond dans l’espace, jouant le rôle d’une véritable œuvre d’art évolutive.

Dans ce marché, Galari n’est pas seul, puisque la startup belge Ionnyk développe également ses cadres photo “paperlike” depuis quelques années, mais dans une gamme de finitions et de tarifs bien plus élitistes (à partir de 1790 € pour le modèle Jane 50×40 cm).

En termes de durabilité, Galari indique que la dalle E-paper permet plus d’un million de rafraîchissement, ce qui, au rythme d’une fois par heure, assure un fonctionnement pendant plus de 114 ans. Le cadre est fourni avec un câble USB, mais une batterie (vendue séparément) de 5000 mAh permet de tenir plus de 6 mois avec une seule charge.

Une galerie d’art numérique en perpétuelle évolution

L’autre force de Galari, c’est son écosystème artistique ouvert. Via une application dédiée, les utilisateurs peuvent sélectionner les photos parmi des milliers d’œuvres issues d’une bibliothèque en ligne, définir un rythme de changement d’image (quotidien, hebdomadaire, aléatoire…) et se créer des playlists artistiques pour varier les ambiances.

Le cadre permet également d’afficher d’autres éléments comme la météo du jour chaque matin, des citations ou encore des dessins pour bien débuter la journée.

Ainsi, et c’est toute la force du tableau à encre électronique, il est possible de changer la photo accrochée au mur de manière dynamique afin de refléter ses envies du moment.

Pour la petite histoire, le nom Galari fait bien entendu pensé à une galerie d’art, mais vient également du japonais “Ga-Ra-Ri” qui signifie “changer rapidement”.

Comme d’autres cadres modernes, Galari se repose sur une plateforme en ligne qui permet de stocker ses photos grâce à une connection internet, mais aussi, comme le font certains concurrents comme Aura Frames, d’envoyer des images vers d’autres cadres Galari. Les concepteurs du projet indiquent travailler sur une API afin de permettre des interactions poussées avec le cadre via des services web.

Point positif : le cadre Galari n’est pas entièrement dépendant d’un service de stockage dans le cloud. L’équipe de Galari, suite à de nombreuses demandes, a décidé d’intégrer un mode hors-ligne avec un emplacement pour carte mémoire SD, permettant de stocker et charger ses photos directement en local. Cette fonctionnalité pourrait s’avérer cruciale si — on ne sait jamais — la société derrière Galari venait à disparaître après ce premier projet Kickstarter.

Prix et disponibilité du cadre photo Galari

Lancé fin février 2025, la campagne Kickstarter a rapidement attiré l’attention des amateurs d’art et de décoration technologique. En chiffres, Galari, a déjà récolté plus de 39,8 millions de yens (soit 1327% de l’objectif initial).

Dans le cadre de la campagne Kickstarter, le cadre Galari est proposé à partir de 66 000 yens (environ 410 €), soit 36% d’économie par rapport au tarif de 699 $ après la campagne.

Le cadre est disponible dans trois types de bois (Beech, Mahogany ou Walnut), avec un fond noir ou blanc. La campagne se termine le 26 mars 2025.

Notre premier avis

Le cadre photo numérique E-paper Galari s’inscrit dans une tendance de fond : celle des technologies « calmes », qui cherchent à enrichir notre quotidien sans le surcharger. Loin des notifications incessantes et des écrans omniprésents, ce cadre numérique adopte une approche minimaliste et respectueuse de l’attention. Un véritable tournant dans la conception des objets connectés pour la maison.

Il sera intéressant de suivre l’évolution du projet, notamment en vue d’une commercialisation à plus grande échelle.

Comme toujours, le financement participatif via des plateformes comme Kickstarter comporte des risques auxquels il faut être conscient. Il ne s’agit pas de précommandes, mais d’un engagement pour financer la conception d’un produit nouveau. On peut donc faire face à des projets qui n’aboutissent pas, des retards de production ou bien encore des différences entre le produit présenté dans la campagne et le produit final reçu.