Rétro-test : l’iPhone 3GS fête ses 15 ans !

Il y a tout juste 15 ans, le 19 juin 2009, Apple lançait l’iPhone 3GS, troisième itération de son smartphone. Particulièrement prisé à sa sortie, il était donné d’un écran tactile 3,5 pouces et d’un capteur photo de 3 Mpx avec objectif équivalent 35 mm. Nous avons utilisé ce modèle (presque) au quotidien pendant plusieurs semaines, afin de mesurer l’évolution parcourue par les technologies mobiles entre 2009 et aujourd’hui. Voici donc notre rétro-test de l’iPhone 3GS.

Test iPhone 3GS 15 ans

iPhone 3GS : le plus populaire des iPhone (à l’époque)

Pour se réapproprier l’iPhone 3GS, il convient de se replonger dans le contexte de sa sortie. En 2009, Apple n’est pas encore le géant de la téléphonie qu’il est aujourd’hui : le marché est encore dominé par Nokia (avec Samsung en outsider) – et le segment des téléphones destinés aux professionnels est occupé par Blackberry et Palm.

Pour autant, la firme à la Pomme n’en est à pas à son coup d’essai, et l’iPhone 3GS est déjà le 3e modèle lancé par la marque après l’iPhone 2G (9 janvier 2007) et l’iPhone 3G (9 juin 2008). Ainsi, le 3GS peut être vu à l’époque comme le modèle « de la maturité ».

Test iPhone 3GS 15 ans

Commercialisé à partir du 19 juin 2009 à partir de 229 € (avec forfait) ou de 599 € nu, l’iPhone 3GS s’écoule à plus d’un million d’exemplaires lors du week-end suivant sa sortie – tout en n’étant lancé initialement que dans 7 pays. On peut ainsi parler du 1er iPhone rencontrant un vrai succès populaire – là où les précédents modèles avaient été surtout prisés par la critique et les early adopters. Côté Android, il faudra attendre 2010 – et un certain Samsung Galaxy S – pour que l’iPhone voie apparaître son 1er concurrent véritable.

De même, le marché de la photo est très différent de celui d’aujourd’hui. Les compacts « grand public » n’ont pas encore été décimés. Côté reflex, l’année 2009 est aussi celle de la sortie de références telles que les Canon EOS-1D Mark IV et EOS 7D, les Nikon P90 et D3S, ou encore le Leica M9.

Test iPhone 3GS 15 ans

Ergonomie et prise en main

On aurait tendance à l’oublier, mais un smartphone vraiment compact est un régal à utiliser. Grâce à sa petite taille (115,5 x 62,1 mm et un poids de seulement 135 grammes) et ses lignes arrondies, l’iPhone 3GS tient au creux de la main et s’avère très confortable.

Test iPhone 3GS 15 ans

On peut notamment balayer tout l’écran avec le pouce, sans risquer une tendinite. Un point auquel tenait particulièrement Steve Jobs – et qui a longtemps été un frein à l’agrandissement de l’écran des iPhone.

On retrouve tout naturellement ses marques, avec le bouton d’allumage situé en haut de l’appareil, et le large bouton Home sur la face avant. Une petite larmichette nous vient au coin de l’œil en retrouvant la prise casque, disparue depuis l’iPhone 7 (2016).

Pour autant, l’iPhone 3GS nous permet (aussi) de mesurer le chemin parcouru depuis sa sortie. Pour qui aime regarder films, séries et taper de nombreux messages, l’écran de 3,5 pouces (480 x 320 pixels) est absolument minuscule – même si le clavier virtuel demeure étonnamment précis. De même, la luminosité maximale (500 cd/m²) est ridiculement basse… et la dalle est terriblement sensible aux reflets et aux traces de doigts.

Test iPhone 3GS 15 ans

Au dos de l’appareil, inutile de chercher un double ou triple module photo : l’unique capteur paraît presque invisible par rapport au large logo de la Pomme. Et n’espérez pas retrouver un matériau « noble » comme la céramique ou le cuir (vegan, of course), la face dorsale est en plastique (bouh). Et elle s’avère également très sensible aux traces de doigts.

Test iPhone 3GS 15 ans

Qualité photo de l’iPhone 3GS

Apple n’a jamais été particulièrement loquace au sujet du capteur photo de ses iPhone. Après quelques recherches, on finit par apprendre que l’iPhone 3GS est équipé d’un capteur CMOS de 3,1 Mpx. L’appareil livre des fichiers JPEG pesant entre 1 et 2 Mo. De quoi ménager la mémoire de 16 Go de notre unité de test. En revanche, la taille des fichiers (2048 x 1536 pixels !) risque d’être insuffisante pour tirer nos chefs-d’œuvre en grand format…

Test iPhone 3GS 15 ans

Cinq choses sont aussi à noter. Le capteur est de très petite taille (type 1/4 pouce, soit 2,4 x 3,2 mm), mais la définition « raisonnable » évite aux photosites d’être trop réduits (1,75 µm). D’autre part, le capteur est fourni par OmniVision – Apple faisant équipe avec Sony à partir de l’iPhone 4S. Last but not least, l’objectif ouvre à f/2,8 – et il offre un équivalent… 35 mm. Le cadrage est donc un peu plus serré qu’avec les modèles plus récents (eq. 26 mm).

Sur le terrain, sans surprise, les résultats sont… surprenants. En pleine journée, l’appareil est capable de livrer de belles images, avec une bonne restitution des couleurs et des contrastes.

Neuschwanstein – iPhone 3GS – 35 mm , ¹⁄₁₇₀₀ s à ƒ / 2,8 , ISO 64

Le niveau de détails est acceptable – surtout compte tenu de la petite taille du capteur. On notera cependant que certaines de nos photos étaient un peu sous-exposées, notamment par temps gris. De même, la mise au point automatique (une nouveauté du 3GS) est encore un peu hasardeuse.

Le Tréport, temps maussade – iPhone 3GS – 35 mm , ¹⁄₁₇₀ s à ƒ / 2,8 , ISO 64

Les choses se compliquent assez nettement en cas de forts écarts de luminosité. En effet, la plage dynamique du capteur semble assez limitée. Mais surtout, l’iPhone 3GS ne profite pas des bienfaits du HDR – qui a fait son apparition un an plus tard avec l’iPhone 4. Résultat, les blancs sont très vite cramés. De même, la capture d’images en contre-jour est un exercice périlleux. Autant d’éléments à prendre en considération avant de déclencher.

Daniel contrasté – iPhone 3GS – 35 mm , ¹⁄₁₉₀ s à ƒ / 2,8 , ISO 64

Notez aussi que l’iPhone 3GS était le premier modèle de la Pomme à proposer un zoom numérique (x5 en photo, x3 en vidéo). Sans surprise, l’opération dégrade très rapidement la qualité d’image.

La photo en basse lumière est un vrai défi créatif. D’une part, la petite taille du capteur impose un temps de pose assez long (le fameux mode « Nuit » et la stabilisation numérique n’ayant pas encore fait leur apparition). Résultat, à 1/10s, on obtient de nombreux clichés flous. D’autant que le flash est aux abonnés absents.

Flou de nuit – iPhone 3GS – 35 mm , ¹⁄₁₀ s à ƒ / 2,8 , ISO 1000

En contrôlant sa respiration, on réussit cependant à capturer quelques photos de nuit acceptables… à condition d’aimer les halos autour des sources lumineuses ! On touche ici aux limites du (tout petit) capteur de l’iPhone 3GS : sans surprise, ce dernier s’avère largement plus à l’aise lorsque la scène est (généreusement) éclairée de façon homogène.

Symétrie – iPhone 3GS – 35 mm , ¹⁄₁₀ s à ƒ / 2,8 , ISO 500

Notez aussi que l’iPhone 3GS était le premier modèle à permettre la capture de vidéos ! En revanche, point de 4K ni même de Full HD : il faudra se contenter de séquences en VGA (480p)

Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec l’iPhone 3GS :

Performances

Sous le capot, l’iPhone 3GS s’équipe d’une puce ARM Cortex-A8 (fournie par… Samsung !) offrant une cadence d’horloge de 600 MHz, couplée à 256 Mo de RAM. On est loin des puces multi-cœurs des smartphones récents !

Côté logiciel, le terminal était livré avec « iPhone OS 3.0 », et a été mis à jour vers iOS 6.1.6. Particulièrement plaisante (et en avance sur son temps), l’interface fait la part belle au skeuomorphisme, avec de subtils reflets sur chaque icône.

Test iPhone 3GS 15 ans

Nous avons été étonnés par la réactivité globale de l’appareil, qui bascule assez rapidement entre les applications. En revanche, la navigation sur Internet est quasiment mission impossible, tant les standards du web ont évolué. D’autant que les 256 Mo de RAM du terminal ont beaucoup de mal à encaisser les sites Internet actuels.

Enfin, n’espérez pas installer des applications depuis l’App Store, le terminal étant considéré comme « obsolète » par Apple depuis… 2013.

Conclusion : l’iPhone 3GS, une véritable capsule temporelle

Réutiliser (presque) au quotidien un smartphone aussi ancien amène à plusieurs réflexions. En effet, l’iPhone 3GS permet de mesurer tout le travail accompli par les différents constructeurs au cours de ces 15 dernières années. Les écrans d’aujourd’hui permettent de consommer des contenus à grande échelle… même si la taille des smartphones les rend peut-être moins faciles à utiliser à une main.

En photo, on mesure pleinement l’impact qu’ont eu certaines avancées majeures, comme l’accroissement de la taille des capteurs – et l’irruption de la « photographie computationnelle ». En 15 ans, toutes ces innovations nous permettent d’obtenir en un clin d’œil une photo nette et esthétiquement plaisante, de jour comme de nuit – y compris avec un modèle d’entrée de gamme.

Au-delà, l’iPhone 3GS offre une expérience photographique intéressante. La qualité d’image relativement aléatoire apporte un certain challenge, et l’appareil permet d’obtenir des clichés au cachet résolument rétro. Et de ce point de vue, cette « capsule temporelle » s’avère particulièrement intéressante à rouvrir de temps à autre.

Pour les collectionneurs, l’iPhone 3GS peut être trouvé aux alentours de 100 € sur eBay.