Cet automne, le festival Photo Saint-Germain revient pour sa douzième édition. Du 2 au 25 novembre, ce festival offre l’occasion d’effectuer de nombreuses découvertes photographiques, à travers un parcours libre et gratuit sur la rive gauche de la Seine, à Paris.
Photo Saint-Germain 2023 donne accès à des lieux culturels en tous genres tout en proposant de découvrir des expositions originales autour d’artistes émergents. Des visites et ateliers destinés aux enfants et adolescents sont également prévus. De nombreuses manifestations artistiques, dont Phototrend vous propose une sélection.
L’inexpliqué sur pellicule
Point d’orgue de cette édition, le musée d’Histoire de la Médecine présente la deuxième partie d’un diptyque consacré aux « Phénomènes inexpliqués » liés à l’esprit humain, entamé l’année dernière.
Les visiteurs pourront observer, à travers Phénomènes : les savants et les mystères de l’esprit, la saisie photographique d’expériences télépathiques, d’ectoplasmes ou encore de rêves depuis la fin du XIXe siècle. Rappelant les mots du philosophe Walter Benjamin pour qui « la nature qui parle à l’appareil photographique » est « autre que celle qui parle à l’œil », cette exposition dans un lieu consacré à la science a de quoi attirer passionnés et curieux, mais aussi les plus sceptiques.
La création photographique contemporaine à l’honneur
À la galerie du Crous de la rue des Beaux-Arts sont exposés les travaux, centrés sur l’anthropocène, des jeunes artistes du Centre national des arts plastiques (CNAP), institution partenaire de Photo Saint-Germain : Coline Jourdan, Amélie Labourdette, Leslie Moquin, Marie Quéau et Maxime Riché.
Les couleurs éclatantes des flammes et des espaces ravagés par les incendies interpellent non seulement sur le plan esthétique, mais aussi sur le plan écologique. De même, l’école des Beaux-Arts de Paris présente les « contre-espaces », marges transgressives, physiques comme virtuelles, imaginés par ses étudiants.
En effet, l’édition 2023 du festival vise à valoriser la création photographique. Un point que l’on retrouve à l’Espace des femmes – Antoinette Fouque et sur le quai de Solférino, où sont présentées Les Expérimentales, œuvres des cinq photographes ayant bénéficié du programme de mentorat des Filles de la Photo. Cette association, qui compte 250 adhérentes, a été créée en 2020 pour répondre à l’inégalité, en termes de parcours de reconnaissance, entre hommes et femmes photographes.
Autre lieu central de Photo Saint-Germain, l’hôtel La Louisiane accueillera à nouveau, du 9 au 12 novembre, le projet Room Service. Dix artistes, parmi lesquels Olivier Cablat, investiront ainsi des chambres pour y exposer leurs créations centrées sur le récit à l’image. L’hôtel organise aussi pour la première fois, avec le festival, une résidence d’artiste photographe : l’Américain Stephen Dock y livrera sa vision du quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Se raconter, raconter les autres
Dans le même temps, Nicole Gravier expose dans la salle Simone de l’hôtel sa série photographique Romans-Photos, réalisée dans les années 1970 et 1980. Ses images sont composées des mises en scène de la photographe avec une esthétique snapshot et colorée bien loin des codes qui s’observaient à l’époque.
Dans une démarche similaire d’autofiction et des couleurs également voyantes, le duo Elsa & Johanna, déjà exposé l’année dernière, donnera cette fois à voir The Timeless Story of Mommerland. Conçue comme une sorte d’album de famille réalisé entièrement à l’argentique et en lumière naturelle, la série est à découvrir dans la galerie La Forest Divonne.
Parmi les artistes étrangers, Paz Errázuriz présente plus de 120 tirages dans la Maison de l’Amérique latine, consacrés aux prostituées, travestis, circassiens ou encore vagabonds, ces populations reléguées à des espaces séparés – et, en l’occurrence, photographiées en leur sein.
Paris, éternel sujet photographique
Les travaux plus anciens ne seront toutefois pas en reste. Les amateurs d’histoire trouveront leur bonheur dans la galerie Roger-Viollet, où sont exposés les clichés pris dans les années 1930 par Boris Lipnitzki, chroniqueur photographique de la scène parisienne, des années 1920 à 1970.
Le focus est mis sur l’année 1944 dans la galerie Meyer, où apparaissent les clichés de Robert Doisneau, Robert Capa ou Andy Lopez immortalisant la Libération de la ville-lumière. Celle-ci est gagnée dans les années 1970 par le photojournaliste hongrois Guyla Zaránd, proche d’Henri Cartier-Bresson, censuré dans son pays du bloc de l’Est : la galerie Olivier Waltman, présentera, à l’occasion de Budapest-Paris, 1963-2001, certains de ses tirages argentiques pour la première fois en France.
Varié dans ses thématiques et réunissant de nombreuses institutions culturelles, Photo Saint-Germain s’affirme comme le rendez-vous photographique parisien de l’automne.
Informations pratiques
Photo Saint-Germain – 12e édition
2-25 novembre 2023
Lieux divers, intérieurs et extérieurs – Paris 5e, 6e et 7e arrondissements
Accès libre et gratuit
