Du 31 août au 28 octobre, la galerie Leica présente Manifeste, une exposition en tryptique du travail de Claude Iverné. Lauréat du prix Henri Cartier Bresson en 2015, l’artiste n’a rien perdu de son impertinence. Avec poésie, sans empressement, le photographe français nous convie à redécouvrir le monde à travers ses yeux et ses gestes d’artisans.
Le « manifeste » de Claude Iverné n’est pas celui de la réinvention chère aux surréalistes, mais bien celui de l’authenticité, traite de « ce qui est palpable, que l’on peut tenir par la main, dont la nature tangible, l’authenticité sensible s’impose avec évidence ».
Photographies Soudanaises
Manifeste 1, Photographies soudanaises propose de remonter le temps sur les traces du photographe au fil de multiples voyages effectués au Soudan sur vingt années à partir de 1998. Inventaire photographique de la culture de ce pays et de ses habitants, les tirages en noir et blanc comprennent aussi bien des portraits et des paysages que des compositions empruntant à la nature morte ou à l’archéologie.
À la manière d’un topographe, l’artiste effectue ses relevés photographiques, consignant chaque détail du passé comme du présent.
« La vaste gamme de gris et la teinte des tirages vers une tendance vert olive tiennent à un protocole, la cuisine du photographe, tout le long du processus de production de mes photographies. Elle marque ma distance. On n’augmente pas le réel. On l’imite et ainsi le limite, à d’autres desseins. »
Claude Iverné
De cet immense corpus dédié au Soudan par le photographe, qui ne lui consacra pas moins de 6 livres photos, Leica en a sélectionné un bel ersatz pour cette exposition parisienne.
Des Arbres
Cette série de portraits d’arbres est née en Afrique, par hasard. Peu à peu, au fil des clichés pris du continent africain jusqu’en France et dans le reste du monde, l’arbre photographié s’est imposé à son auteur comme un sujet à part entière. Grâce, majesté, force, résilience ou solitude : les arbres exceptionnels ou ordinaires de l’artiste dialoguent avec nous en silence.
De la couleur, les papiers de bonbons
Le 3e volet de ce Manifeste est une sorte de trésor de guerre comme tout droit issu de l’enfance : une collection de papiers de bonbons translucides glanés et assemblés géométriquement. À la manière des tableaux de Paul Klee, ce doux mélange de minutie et d’insouciance révèle couleurs et lumières, mais aussi le talent du photographe aussi à l’aise avec la couleur qu’avec le monochrome.
Informations pratiques :
Manifeste, exposition de Claude Iverné
Galerie Leica
Du 31 août au 28 octobre 2023
26, rue Boissy d’Anglas, 75008 Paris
Du lundi au samedi de 10 h à 19 h
Entrée libre
