Bien que la guerre soit omniprésente et campe aux portes de l’Europe, celle-ci demeure pour beaucoup d’entre nous une construction mentale et médiatique en grande partie forgée par l’œuvre de reporters de guerre. C’est un arrêt sur l’image de la photographie de guerre que propose l’exposition Photographies en guerre, au Musée de l’Armée à Paris jusqu’au 24 juillet prochain.
La fabrique de l’image de guerre
En s’intéressant aux représentations contemporaines de la guerre mais aussi aux témoignages de combats passés, l’exposition met en lumière la place fondamentale qu’occupe la photographie dans notre mémoire personnelle et collective.


Tranchées, scènes de combats, portraits de soldats et de populations civiles constituent en kaléidoscope le panorama de conflits proches ou lointains, d’hier et d’aujourd’hui.


Récompensées de nombreux prix par la profession, certaines photographies présentées au Musée de l’Armée sont devenues iconiques, comme Raising the Flag on Iwo Jima prise en 1945 par Joe Rosenthal lors de la levée du drapeau américain sur le sol japonais, l’image avait été récompensée du prix Pulitzer.


Au-delà de simplement présenter une collection d’images issues de reportages de guerre, l’exposition questionne nos représentations du conflit, que la photographie de guerre soit professionnelle ou l’œuvre d’amateurs. Le riche fonds de Musée de l’Armée (plus de 60 000 images et documents) et la variété des formats proposés renforce la portée de l’exposition.
La visée de ces images est elle aussi multiple : l’information, la dénonciation, le devoir de mémoire ou la manipulation des consciences sont autant de desseins participant à la création et à la conservation de l’image de guerre.


Photographies en guerre rend aussi hommage aux reporters mettant leur vie entre les mains de la bonne fortune. Gerda Grepp, Lee Miller, Robert Capa, Marc Riboud, Gilles Caron, Nick Ut et bien d’autres, désormais rejoint par des témoins amateurs, continuent de forger nos représentations des combats et de la vie en temps de guerre. Théâtralisée et mise en scène ou capturée dans sa vérité la plus crue, la guerre et derrière-elle la mort, la peur, l’entraide ou l’espoir se laissent apercevoir.


A travers plus de 300 photographies, l’exposition aborde également différents thèmes transverses, mais au combien important, comme l’évolution de la presse, le mythe du photojournaliste, ou encore le statut du photographe, avec notamment l’émergence de la notion d’auteur.
Informations pratiques :
Photographies en guerre
Musée de l’Armée, Invalides
Du 6 avril au 24 juillet 2022
129, rue de Grenelle 75007 Paris
Ouvert tous les jours de 10h à 18h et jusqu’à 21h le mardi
Tarif : 14 € (tarif réduit 11 €)
À l’occasion de la fête nationale, l’accès au musée de l’Armée, à ses collections et aux expositions est gratuit le jeudi 14 juillet, de 10h à 18h,