La vaisselle, les courses, les lessives, le repassage et le ménage : autant de choses qui semblent étouffer Pierre Duquoc lorsqu’il se retrouve seul dans son appartement en 2009. En photo, il s’amuse de la situation en exagérant les scènes du quotidien d’un homme divorcé à travers une série de photomontages déjantés. Son travail est exposé à l’Espace d’Art Chaillioux du 10 novembre au 22 décembre 2018.
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Seul avec lui-même, Pierre Duquoc se retrouve confronté aux tâches ménagères qui s’accumulent à l’intérieur de son petit appartement mais la tentation de s’amuser avec son Nikon D300 (et un Nikon D810 plus tard) est plus grande que son sentiment de responsabilité. Pierre commence donc à photographier les montagnes de vêtements et autres piles de vaisselle sale, sans vraiment se rendre compte que ce nouveau projet sera neuf ans plus tard exposé à l’Espace d’Art Chaillioux.
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Tout commence par une idée. Pierre Duquoc visualise dans sa tête une scène humoristique, puis met en place le décor. Ce qui peut être une tâche facile comme difficile selon la scène souhaitée comme il nous l’explique :
« Pour Magic Rodéo, j’ai dû bien salir le plan de travail avec les ingrédients de la pâte à crêpes, caler le saladier pour donner l’impression d’instabilité, puis suspendre au-dessus le mixer avec des fils de pêche fixés au plafond de la cuisine ! »
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La troisième étape consiste à mimer une position qui ira avec la scène imaginée devant son appareil photo posé sur un trépied. Une étape durant laquelle, pour se sentir plus à l’aise, Pierre préfère être seul afin de ne pas prêter attention aux regards d’autrui et se laisser emporter totalement par le personnage qu’il cherche à jouer.
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Une fois tous les éléments récoltés, c’est sur une ancienne version de Photoshop que la magie opère. Détourage, assemblage, retouche, Pierre Duquoc crée enfin l’image qu’il voit dans sa tête. Un travail de plus en plus complexe, car le photographe progresse et compose des images avec de plus en plus de photos de base.
« La première photo de la série (Hardwork) était composée uniquement de deux clichés, la dernière (Hot dog commando) de 25. En ajoutant les calques de réglages, d’ombres et d’éclairage, j’arrive parfois à une soixantaine de calques. »
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Cette série débutée en 2009 n’est pas encore terminée, Pierre Duquoc admet qu’il se verrait bien l’agrandir d’autres scènes inspirées du quotidien même si le sien a évolué depuis.
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Pour découvrir l’ensemble du travail de Pierre Duquoc vous pouvez aller sur son site ou visiter l’exposition collective « La photographie et ses dérives » organisée par l’Espace d’Art Chaillioux où sa série sera présentée parmi le travail de sept autres artistes.
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Informations pratiques
Exposition collective La photographie et ses dérives
du 10 novembre au 22 décembre 2018
Espace d’Art Chaillioux
7, rue Louise Bourgeois
94260 FRESNES
du mardi au samedi, de 14h à 19h
Entrée libre