Guillaume Wilmin, photographe français, a partagé avec nous son reportage photo sur la jungle de Calais, en plein démantèlement. Ces camps de migrants et de réfugiés installés à Calais depuis les années 2000 ont vu leur population augmenter rapidement suite aux vagues de migrants de la fin de l’été 2015 partis depuis la Turquie.

Voici le témoignage de Guillaume sur cette série :
Cela faisait pas mal de temps que je souhaitais aller à Calais. En novembre 2015, je m’étais mis en relation avec des ONG pour me rendre sur place et faire un reportage sur le long terme. Avec le démantèlement, un sentiment d’urgence s’est mis en place. Même si je sais que beaucoup de photographes de presse de qualité sont présents sur place, je souhaitais être témoin à ma manière du début de la disparition de ce camp.
J’ai rencontré beaucoup de migrants lors de mes voyages que ce soit en Chine avec les Ouïghours, en Tunisie, au Liban ou au Niger. Mais voir cette situation dans un pays comme le nôtre est toujours choquant, même si je n’essaie pas de prendre parti parce que je pense que la situation est difficile à différents niveaux pour beaucoup de monde.
Le temps m’a beaucoup manqué sur place : je suis arrivé au moment où les forces de l’ordre ont décidé d’intervenir pour détruire l’Ashram dans le camp, des ONG britanniques étaient sur place en nombre et ont réussi à contenir les débordements.
Un sentiment de lassitude et d’abandon accompagne ces images. Il faisait froid, il pleuvait, quasiment aucune personne dans le camp comme s’il était déjà abandonné, seul d’irréductibles migrants y sortaient en petit nombre pour tenter un passage via le tunnel, le port ou les camions. Les conditions sanitaires sont terribles, même si l’arrivée de containers a permis d’arranger un peu les choses. La grande majorité reste des camps de fortune où pseudo-restaurants ou hôtels y ouvrent comme s’ils souhaitaient que cela devienne une ville.
Les gens sont courtois à l’intérieur et désireux qu’on s’intéresse à eux. Beaucoup d’artistes ont laissé leurs pattes dans le camp, le plus connu, Banksy, a fait un pochoir de Steve Jobs à l’entrée pour rappeler que le père du Mac est le fils d’un migrant syrien.
Vous pouvez retrouver l’ensemble de ce reportage photo sur le site de Guillaume Wilmin. Il a utilisé un Sigma DP2 Quattro ainsi qu’un Sony A7R pour réaliser cette série.
Crédit photo : © Guillaume Wilmin