Ces derniers jours, un étrange site intitulé New Shape of Photography laissait penser que DxO s’apprêtait à lancer quelque chose de nouveau qui allait révolutionner notre manière de prendre des photos. DxO est connu pour son logiciel de correction d’images DxO Optics Pro ainsi que pour DxO Labs qui note tous les appareils et optiques photo avec le fameux Score DxO Mark.
Aujourd’hui, le français annonce le DxO One, son premier appareil photo. Mais il ne s’agit pas ici de lancer un énième boîtier reflex classique : avec le DxO One, DxO fait un véritable pari sur le futur de la photographie qui serait à priori mobile.
Capteur CMOS BSI 1 pouce de 20,2 Mpx, objectif 32mm f/1.8
Le DxO One est un appareil photo compact en aluminium, qui dispose d’un capteur 1 pouce rétroéclairé de 20,2 Mpx (le même que dans les Sony RX100 Mark II et Mark III ainsi que dans le QX100 de Sony auquel il nous fait penser) et d’une focale fixe de 32mm (équivalent 24×36) avec une ouverture maximale de f/1.8 (jusqu’à f/11).

La distance de mise au point minimale est de 20 cm et l’appareil permet de photographier à une vitesse comprise entre 1/8000s et 15s.
Sur le dessus du DxO One se trouve un déclencheur physique et l’appareil dispose d’un mini écran tactile afin de changer de mode. Car l’appareil permet aussi de réaliser des vidéos jusqu’à 30 i/s en 1080p avec une stabilisation électronique.
L’appareil est extrêmement compact et léger, avec des dimensions de 69 x 49 x 26 mm pour 110 g.
Un appareil iOS avec Lightning sinon rien
Pour photographier avec le DxO One, vous devrez forcément utiliser un iPhone ou un iPad. Dépourvu d’écran, l’appareil photo se connecte à l’aide d’un connecteur Lightning à un iPhone ou iPad récent (iPhone 5 et plus récent, iPad 4ème génération / iPad Mini 2 et plus récents) et utilise l’écran de l’appareil iOS pour la visée, les réglages et le partage des photos.
L’appareil permet de photographier en RAW mais seule une version JPEG sera enregistrée sur le smartphone, les RAWs étant enregistrés sur une carte microSD. Cela permet ainsi de partager rapidement ses photos via le smartphone tout en conservant une version RAW (au format DNG) qu’il sera possible de développer sur un ordinateur.
Le port Lightning n’ayant pas de sens, il est possible de retourner l’appareil pour réaliser des selfies, et petit plus : en conditions de faible lumière, l’écran de l’iPhone ou de l’iPad peut éclairer la scène. D’ailleurs, le DxO One ne dispose pas de flash et utilise celui de l’iPhone.
Hauts ISO et SuperRAW
Sur les ISO, DxO joue un peu avec les mots. L’appareil dispose d’une plage ISO de 100 à 51 200 ISO (H2) mais ce dernier chiffre est à prendre avec des pincettes du fait du petit H2 qui le suit. En effet, H2 indique une sensibilité High qui délivre souvent un résultat inutilisable. Ce chiffre est ainsi purement marketing à notre sens et nul part DxO n’indique la plage de sensibilité normale.
Malgré tout, DxO propose un moyen de gérer la montée en ISO grâce au SuperRAW, une technologie propriétaire permettant de capturer 4 images à la suite qui sont ensuite superposées afin de réduire le bruit numérique de l’image. Le résultat donne une image 4 fois plus grosse en poids, mais grâce au SuperRaw DxO indique pouvoir obtenir « des performances comparables à celles d’un appareil reflex numérique plein format ». Cela reste à voir, mais on sait que DxO est expert dans le dématricage des images et le traitement du bruit numérique grâce à ses algorithmes de traitement.
D’ailleurs, en se basant sur le score DxOMark, la société indique que le DxO One obtient un score de 70 en mode normal et un score de 85 en mode SuperRAW, un score digne en effet d’un reflex plein format.
Un pari risqué pour DxO
A l’annonce du DxO One, notre coeur balance entre deux pensées : DxO propose ici un bijou de technologie ultra compact et permet de réaliser des photos de qualité avec l’iPhone et l’iPad. L’appareil semble également bien tomber dans la main, mais la simple connexion via le port Lightning nous fait penser que ce dernier pourrait être fragile à manipuler, au risque de tordre la broche Lightning à l’intérieur de l’iPhone par exemple. Les premiers tests nous diront si nous avons raison.
D’un autre côté, le DxO One est proposé à 649€. C’est à la fois abordable pour la qualité d’image délivrée mais peut sembler cher dans l’esprit de l’utilisateur pour un appareil photo qui n’est pas autonome et doit obligatoirement être utilisé avec un produit Apple, même si une prochaine version viendra sûrement apporter le support d’autres types de smartphones, notamment Android. Pour le même prix, on pourra bien sûr s’acheter d’autres appareils photo autonomes délivrant une très bonne qualité d’image. A noter que la prise Lightning ne permet pas de recharger l’appareil et qu’il faudra passer par un port micro-USB.
Le problème que nous voyons ici c’est qu’Apple et les autres constructeurs de smartphones vont continuer à avancer à marche forcée pour améliorer le capteur de leurs appareils photo qui délivrent aujourd’hui d’excellentes images. Le futur tel qu’on le voit est davantage avec un seul appareil mobile délivrant une excellente qualité d’image qu’avec un « accessoire » que l’on doit forcément raccrocher à son smartphone avant de déclencher. On y va sûrement un peu fort mais vous voyez l’idée.
Malgré tout, cet appareil nous intrigue : comment le prendre en main ? quelle réactivité ? quelle qualité ? Toutes ces questions, nous essayeront d’y répondre en testant sur le terrain cet appareil d’un nouveau genre.
Le DxO One est disponible en précommande pour 649€ sur le site de DxO et les premiers exemplaires devraient être livrés en fin d’année.
Mise à jour : le DxO One est disponible en France depuis le 1er octobre à 599€.