La plus grande frustration du photographe en voyage

Bien préparé, le sac photo sur les épaules, les batteries chargées et des idées plein la tête, voici comment débute le jour parfait d’un photographe en voyage. Après des heures de marche ou de transport, vous arrivez enfin sur le lieu tant attendu : un temple hindou mondialement célèbre, une plage paradisiaque, un volcan encore en activité, une cascade impressionnante ou bien un monument imposant se tient devant vous, prêt à être photographié.

Mais en sortant de votre bulle créative, vous découvrez qu’il pleut, les nuages bouchent la vue, le soleil est absent, l’eau de la cascade a disparu… Bref, la vision photogénique du lieu n’est pas au rendez-vous et vous êtes déçu, voire frustré.

La cité perdue de Hampi en Inde, sous la pluie. Difficile de réussir de belles photos du lieu - © Damien Roué
La cité perdue de Hampi en Inde, sous la pluie. Difficile de réussir de belles photos du lieu – © Damien Roué

Cette situation, tout photographe en voyage l’a déjà vécue au moins une fois dans sa vie. Alors que vous avez passé beaucoup de temps à faire des repérages pour trouver les lieux photogéniques que vous rencontrerez durant votre séjour, vous avez oublié un facteur important : le temps (l’heure, la météo et la saison). Comment se fait-il que les photos que vous aviez vues en ligne soient si différentes de la scène qui se trouve en face de vous ?

Les Pyramides de Gizeh - © Damien Roué
Les Pyramides de Gizeh – © Damien Roué

À moins d’avoir beaucoup d’expérience, d’avoir très bien préparé votre voyage ou bien tout simplement d’avoir un coup de chance, vous allez souvent vous retrouver face à des conditions loin d’être parfaites pour faire vos photos. Vous devrez cependant vous en contenter : impossible d’attendre quelques heures pour disposer d’une meilleure lumière, voire d’une journée supplémentaire, le temps que les conditions météo s’améliorent ou bien que la scène se construise devant vos yeux. Non, votre voyage ne peut être interrompu et vous courrez déjà vers la prochaine étape.

A Jökulsárlón en Islande, la météo était exécrable avec une pluie froide et constante
À Jökulsárlón en Islande, la météo était exécrable avec une pluie froide et constante. Après avoir tout de même passé une heure sur place, il était temps de se mettre au chaud et trouver un plan B – © Damien Roué

Ce que vous ignorez, c’est que les plus belles photos réalisées à un endroit précis sont souvent le résultat de plusieurs jours passés sur place, voire de plusieurs séjours pour obtenir LA photo réussie.

Forcément, il est difficile de réussir la même photo en un coup de vent. Mais si cette contrainte est source de frustration pour certains, d’autres se sont résolus à lâcher prise. Nous avons tous envie de faire de belles photos durant nos voyages, mais le principal n’est-il pas de vivre le moment qui sera gravé à jamais dans votre mémoire.

Tiger Hill (Darjeeling, Inde) est une colline du haut de laquelle on peut voir le soleil se lever sur le Kanchendzonga et le Mt Everest. Malheureusement, ce jour là, brume et grosse déception au rendez-vous. - © Damien Roué
Tiger Hill (Darjeeling, Inde) est une colline du haut de laquelle on peut voir le soleil se lever sur le Kanchendzonga et le Mt Everest. Malheureusement, ce jour-là, brume et grosse déception au rendez-vous. – © Damien Roué

Ce n’est pas pour autant que vous devez renoncer à prendre des photos : photographiez vos proches, mais aussi le moment, même s’il n’est pas complètement photogénique, car c’est le témoignage de votre voyage. Face à de mauvaises conditions, le voyage continu et qui sait, vous aurez plus de chance les prochains jours.

Et si vous voulez vraiment avoir de belles photos du pays dans lequel vous voyagez, n’hésitez pas à vous procurer un beau livre d’un photographe qui a passé de nombreux jours sur place pour photographier au mieux ce pays.

Quelles sont vos solutions pour combattre cette frustration lors de vos voyages ?

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  1. J’ai lu sur un autre site un article parlant du même sujet : Le photographe en question conseillait, lors de temps pluvieux, ou absence de soleil, de faire des photos noir et blanc de très longue exposition (par exemple entre 30 et 100 secondes). Ca donne un certain effet, et ça enlève tous les touristes potentiels.

    Je n’ai jamais essayé car mon filtre ND ne bloque pas assez de lumière. Il faut que j’en achète un nouveau.

  2. C’est vrai que j’ai vécu cette frustration mais c’est aussi l’occasion de faire la photo
    originale .
    En Islande, il est prévisible d’avoir un mauvais temps ; je me souviens d’un jour à Vik où il s’est mis à pleuvoir à seaux ; tous les membres de mon groupe sont rentrés s’abriter (shopping oblige); j’ai décidé d’aller jusqu’à la plage et je suis tombé sur 2 téméraires avec un parapluie rouge devant les rochers de Vik.
    C’est une photo que j’aime bien et qui me permet de m’accrocher quand la météo est maussade…
    https://www.flickr.com/photos/xtian30900/14735105543/

    1. bonjour, comme quoi il y a toujours une façon créative de photographier un lieu, même si les conditions semblent mauvaises à première vue. une prise de vue magnifique qui retranscrit l’ambiance du lieu. quand j’y suis passée il y faisait un temps superbe au coucher de soleil après une randonnée de plusieurs jours à cheval dans le nord de l’ile avec de la pluie, où nous nous sommes amusés de nos photos tout emmitouflés avec nos cirés oranges!

  3. J’essaye de rester au moins deux jours au même endroit, mais c’est pas toujours gagné. En Islande au Jökulsárlón, il y avait trop de soleil et je n’avais pas de filtre ND assez puissant, je n’ai pas pu faire les filets que je voulais. Comme quoi ce ciel gris peut avoir du bon! Dans tous les cas il faut se faire une raison et trouver un autre sujet. C’est ma philosophie de photographe voyageur.

  4. Si c’était qu’une fois 😉 Le pire pour moi à été d’aller à la “Roche Écrite” à la Réunion. Tu te tape plus de 4 heures de marche en terrain accidenté et finis à 2200 mètres d’altitude et tu découvres que le brouillard t’as précédé d’une heure, donc la vue sur les 3 cirques et en toile de fond le “Piton des Neige” et le “Piton de la Fournaise” finissent la tête dans les nuages avec visibilité s’arrêtant à 3 mètres maxi devant toi :'(
    Le pire étant qu’il faut répartir avec un goût de défaite dans la bouche.

  5. Perso, je n’organise pas mes voyages par rapport à ce que je vais faire comme photos mais bel et bien pour découvrir le pays et les gens qui y habitent.

    Ce qui fait que je n’ai pas trop de déceptions si je n’arrive pas à avoir « la » photo du lieu mythique et me permet de m’adapter plutôt face à ce que je vais rencontrer.

    De plus j’ai constaté que les lieux les plus célèbres ont déjà effectivement étés shootés d’une manière plus « pro » bien avant et que ce ne sont pas les lieux qui dégagent les ambiances les plus authentiques car trop fréquentées par les touristes.

    Je préfère de loin voyager avec qq du coin qui va me montrer des endroits moins renommés mais du coup plus intéressants car une vraie ambiance y règne.

    Et puis c’est vrai, la météo nous joue des tours… Comme lorsque je suis parti en Norvège 4 jours à Tromsoe et que j’ai tout juste apperçu une aurore boréale le premier soir et puis plus rien.
    Qu’à cela ne tienne! Je me suis vengé sur les paysages de fjords enneigés et c’était vraiment pas mal!! 🙂

  6. J’essaye de profiter du moment et des conditions pour justement faire une photo créative! parfois un peu de brouillard ou de la pluie peuvent donner une ambiance mystique qui n’a rien a envier à une photo sur exposée sous un soleil de midi …

  7. J’aime bien ton article et ta réflexion :). Pour moi aussi, c’est le voyage et le moment présent qui priment sur la photographie. Je ne voyage jamais pour faire des photos, mais je fais des photos parce que je voyage.

    En Forêt-Noire, je suis montée au Belchen, un sommet censé offrir un superbe point de vue. Manque de pot, une fois en haut, un épais brouillard empêche de voir à plus de 5 mètres et il est impossible de faire la moindre photo. Mon mari et moi avons quand-même fait la balade, tâtonnant dans le manteau nuageux pour trouver une voie. On n’a absolument rien vu, mais on a beaucoup ri. Cet épisode demeure un super souvenir, encore plus joyeux que la satisfaction d’un beau cliché…

    Et puis le mauvais temps, c’est aussi parfois ce qui permet de faire une photo différente de celles des autres !

    1. Merci Julie pour ton petit témoignage. Belle purée de pois à couper au couteau, tu me bats par rapport à la photo de couverture prise en Vallée d’Aoste.

  8. Le meilleur moyen de lutter contre cette frustration est de ne pas se mettre de pression. A moins de gagner sa vie avec la photo, il est difficile de rester longtemps sur place afin d’obtenir la photo parfaite.
    Et les photos classiques de voyage sont souvent le fruit de collaborations payantes entre le photographe et ses modèles.
    Le mieux est donc de laisser la place à l’improvisation, ne pas vouloir « shooter pour shooter ». Vouloir absolument reproduire ce qui a déjà été fait c’est aussi se perdre photographiquement.

    Ce sujet me passionne, j’en ai fait ma « spécialité » photographique. Si vous voulez voir des images issues de mes voyages, je vous invite à aller sur ma page facebook :
    https://www.facebook.com/Frank-Ryckewaert-Photographie-217516561629023/

    Ou mon site internet : http://frankryckewaert.com/