© Theo Gosselin

Interview de Théo Gosselin, jeune photographe et voyageur

Le mois dernier, nous avons découvert la nouvelle affiche du Salon de la Photo édition 2015. C’est le photographe Théo Gosselin qui a été choisi cette année et nous en avons profité pour l’interviewer afin d’en savoir un peu plus sur cette affiche mais également pour découvrir le parcours de ce jeune photographe âgé de seulement 24 ans.

Sommaire

Avant tout, présentes-toi en quelques mots

Théo Gosselin, 24 ans, jeune photographe et voyageur.

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Depuis quand fais-tu de la photo, quelles ont été les étapes importantes pour toi dans ton apprentissage ?

J’ai commencé à faire des photos au moment du lycée, en 2006-2007 et c’est devenu ma grosse passion depuis 2009. Cela fait six ans que j’en vis à peu près. Les grosses étapes de mon apprentissage se sont passées au même niveau que mes étapes disons de jeune homme : le moment où je suis passé du lycée à une école supérieure des arts appliqués, le moment où je suis passé de l’école supérieure à quelque chose d’un peu plus vague, lâché dans la nature à faire moi-même mes photos depuis 2012.

Les grands changements se sont fait ainsi plus du côté humain que du côté technique et l’apprentissage s’est fait tout au long de ce parcours. Les grands changements étaient en fait plutôt des changements de ville et d’univers.

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Nous venons de découvrir qu’une de tes photos illustrera l’affiche du Salon de la Photo 2015, c’est une énorme opportunité n’est-ce pas ? Peux-tu nous raconter l’histoire de cette image et ce qu’elle véhicule pour toi ?

Ouais c’était vraiment sympa de leur part de me l’avoir proposé. Cela fait déjà quelques années que je fais des petits trucs au Salon de la Photo, de petites conférences ou de petites expos, mais là on m’a demandé de faire l’affiche. En fait c’est une commande, ils n’ont pas choisi une photo à moi qui était déjà faite.

Il y a pas mal de personnes derrière qui ont travaillé sur la conception. Disons que j’étais un peu libre mais en même temps il y avait pas mal de critères à remplir. J’ai fais énormément de photos pour cette affiche mais ils ont pris une photo qui ne me plaît pas énormément (rires). Mais tant pis apparemment les gens sont contents donc c’est le principal. C’est souvent comme ça quand c’est une commande : les gens ne prennent pas forcément la photo qui te plaît le plus.

affichesalondelaphoto2015

Ils ont beaucoup aimé le fait que Maud (ma copine sur la photo, qui est aussi photographe) ai un petit mouvement de la main qui invite les spectateurs à venir. C’était un chouette projet et je suis très content qu’ils m’aient fait confiance.

Chaque année, les amateurs de photo font une critique de l’affiche du Salon et, contrairement aux précédentes, ta photo semble plaire assez unanimement. Comment l’expliques-tu ?

Pendant des années je suis passé au Salon et je voyais tout le temps les affiches qui étaient souvent des photos en studio avec une gonzesse, une sorte de pin-up ou je ne sais quoi avec un appareil photo doré mais je ne comprenais pas. Pour moi ça manquait un peu de sens et ça dévaloriserait vraiment l’esprit de la femme dedans, je trouvais ça un peu « beauf ».

A revoir, toutes les affiches du Salon de la Photo depuis 2007 et une analyse visuelle de ces affiches

Je voulais qu’on remette un peu les choses à l’ordre du jour : la photo c’est quelque chose d’assez jeune je pense, ça s’est tellement démocratisé que presque tout le monde peut en faire et maintenant il y a des appareils photo à tous les prix, pour tous les goûts et toutes les capacités.

Ils voulaient à tout prix une fille, donc moi ça ne me dérangeait pas du tout. Mais je voulais que la femme ne soit pas non plus une femme objet déguisée en Marilyn Monroe, peinte en doré avec un téléphone dans la main où on ne comprend pas ce qu’elle fait.

Je voulais plutôt qu’on montre une nouvelle génération de personnes, de jeunes photographes curieux et disons un peu dynamiques. Quelque chose de très simple où tout le monde peut s’y retrouver, avec un fond naturel assez dégagé pour qu’on puisse mettre toutes les inscriptions et puis surtout une personne souriante qui donne envie de faire des photos. Au final quelque chose de dynamique, de jeune et d’agréable qui ne soit pas non plus surfait et retravaillé. Je voulais surtout que la femme ne soit plus une sorte d’objet décoratif pour faire une belle affiche mais quelqu’un d’actif dans la vraie vie.

Je voulais quelque chose qui parle, qui soit un peu représentatif du Salon de la Photo : ce sont des gens qui viennent pour parler matériel mais aussi pour voir des photographes, pour parler, pour découvrir. Et puis ce sont des gens motivés et je trouve aussi que la photo c’est quelque chose qui permet de rendre les gens curieux et de les faire sortir de chez eux. Je trouvais donc ça bien de faire quelque chose en extérieur, avec juste quelqu’un avec un appareil photo qui invite les gens comme s’il y avait un autre interlocuteur avec la personne sur la photo, comme une sorte d’invitation à aller faire des photos et sortir de chez soi pour apprendre plein de choses.

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Tes images sont souvent intimes et appellent à la liberté, à l’évasion entre amis, de préférence à l’écart de la frénésie de nos civilisations. Est-ce pour toi un moyen de « fuir », de trouver une parade à la société moderne ? Est-ce une manière de dire que tu as du mal à te reconnaître ou est-ce pour pousser le spectateur à être vigilant ?

Non ce n’est pas un moyen de fuir la société moderne mais plutôt une façon pour moi de construire un peu mon monde. On se prend tellement de trucs un peu triste et vraiment pas joyeux dans la tronche tous les jours que je voulais construire ce monde là et essayer de vivre dedans, non pas comme un bouclier ou comme un moyen d’échapper à un monde parce qu’on est obligé de vivre dedans, mais comme une façon de le rendre un peu plus joli et plus agréable à vivre. Et de se motiver avec les gens avec qui je vis et avec qui je travaille pour toujours faire des choses de plus en plus folles, dépasser nos limites et surtout découvrir le monde. Donc d’une façon je n’essaie pas de couper les ponts avec le monde dans lequel nous vivons mais juste de le rendre plus agréable.

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J’ai lu que tu étais passé du numérique à l’argentique, pourquoi ce changement ? Qu’est-ce qui te manquait en numérique et quels sont les avantages de l’argentique ?

J’ai commencé la photo en argentique il y a très longtemps. C’est mon papa qui m’avait montré deux trois conneries quand je devais être je pense au collège. Donc ça doit faire au moins 10 ans. J’ai commencé à faire quelques petites péloches avec un vieux Nikon et c’est comme ça que j’ai appris à utiliser un appareil photo. Je ne comprenais un peu rien à ce que je faisais, c’était un peu vague pour moi et j’étais tout jeune mais ça m’a donné goût à la photo et m’a donné envie de faire de plus en plus d’images.

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Après il y a eu l’ère du numérique qui s’est un peu plus démocratisé et qui est devenu un peu plus abordable donc j’ai commencé à m’acheter des appareils photo. C’est ça qui m’a permis de pouvoir faire des photos sans limites. Parce que le problème avec l’argentique, quand tu n’’es pas très fort et que tu découvres, c’est que tu es toujours limité dans le nombre de péloches et aussi le coût de développement, de scannage, etc. Quand j’étais gamin c’était impossible pour moi.

Le numérique m’a permis d’avoir cette machine illimitée pour faire des photos, trouver mes cadrages, apprendre à dompter le matériel et à en tirer du plaisir, en passant des heures et des heures à faire une photo pour pouvoir la réussir mais sans avoir de contrainte dans le nombre d’images. C’est un formidable outil d’apprentissage qui permet aussi des choses un peu folles comme faire des photos la nuit. Disons qu’on peut un peu pousser toutes les limites.

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Pendant des années j’ai surfé entre plein d’appareils, souvent chez Nikon et au bout d’un moment j’ai commencé à gagner ma vie avec la photo. Je suis donc retombé un peu naturellement dans l’argentique puisqu’au fur et à mesure des années ce que je voulais retrouver avec les images numériques en retouchant ou même lors de la prise de vue c’était une sorte de grain argentique et de texture — une esthétique argentique. Dès que j’ai eu les moyens je me suis remis dedans et maintenant je peux me permettre d’acheter des péloches, de faire des développements etc.

Donc le passage s’est fait un peu naturellement comme ça. J’ai eu une grosse phase d’apprentissage en numérique qui m’a permis d’affiner tous mes réflexes et avoir un sens de la précision beaucoup plus développé pour pouvoir après repasser sur l’argentique et en quelques photos réussir celles que je voulais, alors qu’avant j’aurais dû prendre 200 photos en numérique.

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J’ai commencé à pas mal voyager depuis plusieurs années pour faire mes images et au début je faisais tout en numérique donc il fallait que je prenne des batteries, des appareils photos numériques, un ordinateur, de quoi retoucher etc. Et donc sur la route je me retrouvais souvent à prendre une photo, la mettre directement sur l’ordinateur, la retoucher puis après je me disais « bon, je vais la poster » donc je cherchais une connexion Internet. Puis après je restais un peu sur Internet donc j’ai perdu énormément de temps lors de mes voyages à m’occuper de mes photos plutôt que de voyager. Et ça je m’en rendais compte en rentrant en France en me disant « merde, t’as perdu pas mal de temps ». En plus cela fait toujours des contraintes parce qu’il faut recharger les batteries, trouver Internet, etc. Alors que sinon je pars avec un gros sac de films, deux appareils photo argentiques et je fais mes photos. Et dès que j’ai fais ma photo je pose mon appareil, je continue à voyager et je m’occupe de mes images en rentrant en France où je les développe et les scanne. Le voyage prend tout de suite un sens un peu différent parce que je ne suis pas tout de suite dans la publication sur Internet et dans l’ultra connexion. Je suis plus dans le voyage à 100% et quand je rentre en France je m’occupe de mes images et je retourne sur terre.

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En parlant matos, quel matériel utilises-tu et quel serait l’appareil ou l’accessoire dont tu ne pourrais plus te passer ?

J’utilises pas mal de matériel. Pour le numérique je suis en Nikon. J’ai travaillé pendant des années avec un Nikon D700 et je suis passé au Nikon D800 depuis 3 ans : ça filme et ça fait de superbes photos et tu as de la marge, tu peux recadrer, faire tout ce que tu veux c’est hyper polyvalent. Je m’en sert plus pour le boulot quand j’ai une commande parce que les clients, la plupart du temps, veulent du numérique pour avoir une sorte de sécurité et pouvoir voir les images directement.

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Pour mon travail, j’utilise le plus souvent le Nikon F2. C’est mon appareil depuis toujours, c’est une machine de guerre qui est incassable, hyper simple d’utilisation et hyper robuste, avec des optiques très simples. J’utilise les 24, 35 et 50mm et la plupart du temps je pars seulement avec un 35mm, ça me suffit. Parallèlement à ça, j’ai un Leica R4 qui est à peu près l’équivalent du F2 chez Leica mais il y a plus d’électronique dedans. En moyen format j’ai un Pentax 6×7 et j’ai un Hasselblad mais je ne m’en sert plus trop parce que le format carré ce n’est pas ce qui me correspond le plus. Et j’ai un tout petit appareil photo de poche qui est un Contax T2 et lui je le mets tout le temps à l’intérieur de ma veste dans une petite poche parce que je peux le prendre avec moi partout. Dès qu’il y a une scène devant moi ou n’importe quoi la nuit ou en plein jour j’ai juste à prendre l’appareil photo au fond de ma poche donc c’est très pratique.

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Mais s’il y a un appareil dont je ne pourrais plus jamais me passer c’est le F2. Je suis un peu un gogole de cet appareil : j’en ai plein, j’en achète à tout va dès que j’en trouve sur Ebay ou ailleurs, juste pour récupérer des pièces, pour bricoler et tout. Il y en a pas mal sur le marché de l’occasion car il a été fabriqué pendant 10 ans dans les années 70. Neuf, je peux le trouver entre 150 et 300 euros, ce qui reste assez raisonnable pour un appareil photo que tu peux garder toute ta vie parce que c’est juste de la mécanique. Tu mets juste une pile pour la cellule mais sinon tout se passe avec la force de ton pouce et de ton doigt. Je crois même que l’armée américaine et les journalistes au Vietnam partaient faire la guerre avec des F2.

L’année dernière, tu as publié un premier livre « Avec le coeur » regroupant les plus intéressantes de tes photos, cette année le premier hors série de Fisheye Magazine t’a été en partie consacré. Qu’est-ce qui est prévu pour la suite ?

Avec le coeur est sorti en 2013 : c’est un medley de photos plus une bonne partie des photos que j’ai prises aux Etats-Unis en 2012 entre New York et Los Angeles. Ensuite le numéro hors série de Fisheye est sorti en 2014 avec aussi une série que j’avais fait l’année dernière sur les Etats-Unis, accompagnée d’une invitation de plein de photographes que j’appréciais. J’ai sorti un nouveau livre en avril qui s’appelle Sans Limites et qui retrace une journée de photos. Le principe c’est que l’on suit des gens pendant un voyage du matin jusqu’au soir à travers juste un rouleau de film. Il y a un peu plus qu’une pellicule, c’est triché, mais c’est fait comme une sorte de pellicule où ça commence avec les brûlures du début, l’amorce et puis ça se finit aussi avec une amorce à la fin. On est parti à Tokyo en avril pour faire la promo au Japon. Ca c’est super bien passé, on a fait une chouette expo et je suis très content du livre.

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Je pars aux Etats-Unis mi-juin jusqu’à fin septembre pendant trois mois avec Maud, ma compagne (qui est sur l’affiche du Salon de la Photo) et qui est aussi photographe. On va acheter un véhicule sans doute au Canada et on va traverser tous les Etats-Unis pour rejoindre la Côte Ouest. Le parcours sera un peu chaotique et le but c’est de rencontrer un maximum de personnes et d’auto-éditer un livre à nous deux. Maud étant aussi photographe, on va essayer de documenter tout notre voyage avec deux visions différentes. J’ai déjà beaucoup voyager avec mes amis mais je ne suis jamais vraiment parti avec mon amoureuse donc ça va être une nouvelle expérience, une nouvelle façon de voir le voyage. On va faire un livre sur ça avec nos deux visions respectives et surtout la vision d’un couple sur la route. On essayera de rencontrer un maximum de personnes, de voir un maximum de choses, même les plus bizarres possibles et c’est le gros projet de cette année.

Qui sont les photographes ou artistes qui t’inspirent ?

Au final je n’ai pas été trop inspiré par la photo parce que je n’y connaissais pas grand chose quand j’étais gamin. J’ai plus été inspiré par du cinoche ou de la musique et c’est peut-être pour ça aussi que dans mes images on retrouve plus un côté cinématographique et quelque chose sur la durée ou quelque chose d’assez musical plutôt que de la photo pure et simple. La plupart des gens me disent que c’est plus une histoire comme un film que l’on suit et si on met de la musique derrière ça marche vachement bien.

Donc ce qui m’a pas mal inspiré quand j’étais au lycée c’était tout le cinéma indépendant américain de l’époque et même avant. Tout ce qui était Gus Van Sant et il y a pas mal de films de Larry Clark que j’aimais bien aussi. Bon c’est un peu trashouille mais c’était une certaine idée de la jeunesse, un peu perdue parfois, surtout des jeunes qui font des choses où il n’y a pas forcément de grosses actions ou de grosses explosions mais plutôt une idée de sentiments et de tranches de vie. La plupart des films se passent aux Etats-Unis donc c’est peut-être ce qui m’a autant influencé sur mes images et sur le côté un peu américain et tout cet univers.

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En musique c’est tout ce qui est folk américaine, rock, des choses récentes et des choses beaucoup plus anciennes, des années 70. Un peu de tout mais c’est vraiment une culture qui tourne un peu autour des mêmes éléments, une sorte de culture américaine typée liberté, roadtrip, rock et un peu skatteur. Même les westerns. Tant que ça parle du Grand Ouest américain, de l’évasion.

Je suis aussi pas mal fan des trucs un peu scandinaves, de l’humour et de la musique anglaise.

Quel(le) photographe aimerais-tu que l’on interviewe ?

J’ai un copain qui s’appelle Brice Portolano qui est quelqu’un de très calme et assez discret au final. Il voyage beaucoup et a une autre idée du voyage : il est plus dans le reportage pur et dur. Il va même se faire mal à aller marcher dans la montagne et à suivre des mecs au bout du monde et c’est quelqu’un de très intéressant et de vrai qui fait de superbes images.

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Le mot de la fin

Bah là j’ai faim, donc c’est le mot de la fin.


Merci Théo d’avoir répondu à nos questions et bon roadtrip aux Etats-Unis.

Vous pouvez retrouver Théo Gosselin sur son blog, sur Instagram et sur Flickr.

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Fondateur et rédacteur en chef

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  1. bonjour, un peu « remonté » je suis…après lecture de l’article consacré à Théo Gosselin.Le jeunisme qui sévit un peu partout vous a contaminé semble t’il ;ce garçon veut dépoussiérer la photo des non jeunes qui la pratiquent..rien que çà..comme si l’âge avait à voir qq chose là dedans (cf Brassens le cas échéant , c’est l’alternative à la Fontaine sur l’étude humaine) si le talent était éclatant on pourrait trouver des excuses, mais franchement , un abus du flou,même lorsque c’est hors sujet,des photos spontanées qui ne disent rien, des cadrages sans sens..tout celà = grosse déception et pas forcément envie de pousser plus loin la visite.A titre accessoire Gilbert Garcin expose actuellement à Marseille , et il a plus de 80 ans , mais..du talent..désolé
    cordialement

    1. Merci Narich pour ton commentaire. Aucun jeunisme ici, seule l’interview d’un jeune photographe qui monte. Je n’ai pas lu (ou entendu lors de l’interview) que Théo voulait dépoussiérer la photo des non-jeunes, pourquoi vouloir opposer des styles différents ?

      D’ailleurs, j’aimerai bien avoir ton avis sur les photos de Roland Garros de Steve Hiett qui a cette année 75 ans : http://phototrend.fr/2015/06/le-roland-garros-de-steve-hiett/

      Le talent existe à tous les âges et il faut savoir le reconnaître.

      1. juste pour info : cf les paragraphes 1 et 3 de l’interview figurant sous le titre: affiches du salon photo depuis 2007.
        je vais aller voir le photographe que tu me signales , j’irai également à Arles cet été oû seul le talent est mis en avant (même si parfois nos idées et nos goûts diffèrent)

      2. j’ai vu les photos de steve Hiett. Photographes de studio (photos mises en scène) ou photographe de la spontanéité (de « rue ») ? visiblement Hiette semble plus à l’aise sur son métier de prédilection (mode).Pas très convaincu par son travail en live; l’artifice de l’image saturée transposée ici aux sujets ne fonctionne pas…je préfère le photographe de mode.

  2. Bonjour,

    Merci à Damien de nous partager cette interview, que j’ai trouvé fort enrichissante.

    Elle m’a surtout donné le blues, tant les photos de Théo sont une invitation à la liberté, au voyage.
    Moi ici coincé derrière mon laptop , et ces photos pleines d’insouciance.
    Ça donne envie de partir ……..

    Beau boulot, mes encouragements, continuez comme ça.

    Bye.

  3. L’univers Clarkien est flagrant dans le travail de Théo Gosselin. Et ce n’est pas pour me déplaire. J’aime les photos de Larry Clark sur la jeunesse adolescente. Et rares sont les photographes à nous proposer des photos du genre.

    Peut-être suis-je un peu jaloux mais …

    Si la plupart des photographies de Théo Gosselin sont vraiment jolies elles me semblent pourtant faciles.

    Un jour, alors que j’échangeais sur son travail, j’avais utilisé cette formule : «des potes de magazine». Oui, je trouve que Théo Gosselin a des potes de magazine, et sans cela, son travail passerai inaperçu.

    Son travail se résume à photographier ses potes, ses sorties, ses balades.

    Oui, mes amies et amis n’ont pas le physique des mannequins, et/ou, un look tout droit sortis d’un magazine. Mes amies ne se baladent pas à moitié nues ou totalement nues. Elles se font encore moins des câlins ou des baisers complètement nues. Mes potes ne se baladent pas le sexe à l’air.

    Alors si l’on enlève à Théo Gosselin ses «potes de magazine», que lui reste-il ? J’ai peur de répondre «pas grand chose» …

    Peut-être a-t-il simplement le mérite de bien choisir ses lieux, des décors intéressants, des paysages remarquables, et des vans Volkswagen …

    Il lui reste peut-être le «look» de ses photographies, mais celui-ci est quand même très lié à l’utilisation d’un appareil argentique.

    Si l’on enlève à Théo Gosselin ses potes «lookés à mort», ses amies souvent à poil, au physique de mannequin, l’utilisation d’un appareil argentique, et des décors «stylés», que lui reste t-il ? Est-il meilleur qu’un autre ? Dans ces mêmes situations, ne sortirions-nous pas le même travail photographique ? A t-il quelque chose que les autres n’ont pas pas ?

    Mais faut-il avoir du mérite pour faire de la photographie … ? Pas sûr.

    1. Je tenais à répondre à cet article au sujet de ce Théo Gosselin mais tu as su exprimer tout le ressenti que j’avais vis à son égard tout comme le premier commentaire de Narich.

      C’est exactement ce que j’aurais pu décrire. Ce genre de photos « lifestyle » avec comme tu le dis si bien « ses amis looké » sont beaucoup trop fausses et ternes en terme de ressenti. Il existe plein de jeunes qui gagnent à être connu et ayant un réel talent mais là c’est du réchauffé sans âmes, je dirais même que c’est trop cliché cette surenchère « je me la joue cool, détaché ».
      Du point vu de la technique pure également cela laisse beaucoup à désirer. Jamais conquis, jamais réellement transcendant.

      Cependant si cela plaît à un publique et qu’il puisse en vivre, c’est une très bonne chose, c’est tout le bonheur que je le lui souhaite. Mais son travail ne me marquera pas plus que ça.

      Si vous le pouvez, je vous conseil de jeter un oeil sur le travail de Joey L. (Joey Lawrence). Il doit avoir aux alentours de 26 / 27ans mais fait déjà parti de ces photographes marquants qui sortent du lot. Il y a une grosse différence, et il le dit lui même, entre son travail pro (couv de magasine du time, affiche de ciné) et son travail perso (plus dans le documentaire avec un très belle approche artistique). Une esthétique léchée mais pas tape à l’oeil. Un gros travail sur la lumière, un style bien à lui. On apprécie vraiment le temps que l’on passe à regarder ses photos.

      1. Mince j’en oubliais presque de dire que le travail de son ami Brice Portolano, qu’il présente dans les dernières questions, est de bonne qualité. Comme il le dit, son approche plus documentaire et des images juste sans fioritures qu’il faut voir en série, donne un travail de qualité.
        J’apprécie beaucoup plus son travail.

  4. Ah les éternels commentateurs !

    Ils ont réponse à tout…
    Ils ont un talent énorme…
    Ils trouvent que c’est facile comme univers…
    Qu’ils font pareil…
    Voir mieux…
    Voir beaucoup mieux…
    Mais les pauvres…
    Ils n’ont pas d’amis dans la pub…

    Tristes hommes !

    Théo prend le soleil en photo pendant ce temps là

  5. Ravi de voir qu’on peut émettre son point de vue sans se faire insulter …

    Bizarre, on critique bien les films …

  6. Fran Crim, je trouve ton commentaire bien triste et sans réel intérêt. J’ai l’impression que tu ne veux lire que ce qu’il t’arrange, sans prendre la peine d’aller au bout des choses.

    Nous avons réponse à tout ? À aucun moment on a laissé paraître ça. Nous émettons une critique et comme l’a dit Rémy, jusqu’ici c’est ce qu’il s’est passé.

    Un talent énorme ? Je ne vois pas le rapport. J’ai l’impression que c’est comme si tu disais qu’il fallait être un grand peintre ou sculpteur renommé pour apprécier les oeuvres dans un musée et pouvoir donner un avis.

    On trouve ça facile comme univers ? Non on a juste dit que d’une part c’était un sujet que l’on voit assez souvent, ce côté lifestyle etc et que d’autre part oui il met en scène ses propres amis qui peut casser ce côté un peu spontané que l’on peut retrouver chez un Larry Clark. Mais c’est pas un reproche, juste que personnellement j’apprécie moins.

    Que l’on fasse pareil ? Non je vois pas à quel endroit nous avons dit que l’on fait la même chose ou même en mieux. Cela n’a pas de sens. La suite des points c’est juste un argumentation brouillon.

    Avoir des amis dans la pub ? Oui non peut être, c’est quoi la question ?

    Et oui tu remarqueras que je souhaite du bonheur et de la réussite à Théo pour le public qu’il touche. Encore mieux si le soleil est au rendez vous.

    Mais bon vu que tout le monde à le droit de s’exprimer, je pense que c’est normal que toi tu le puisses également. Même si on aurait préféré que tu le fasses de manière plus censé et juste.

  7. François, même si Yougo et Théo sont tes amis, cela ne nous interdit pas la critique. J’imagine que lorsque tu sors d’une séance de cinéma tu te permets d’émettre ton regard sur le film. C’est simplement ce que nous faisons.

    J’ai même dit que les photographies de Thėo Gosselin étaient jolies.

    Navré si tu t’es senti concerné par l’expression « potes de magazine » … mais sans ses potes hipsters, hyper-lookés, facilement nudistes, son travail n’aurait pas le même impact. Alors oui, ses photos sont jolies, l’univers sympa, l’ambiance attirante, mais je trouve (oui j’exprime mon point de vue, pas une vérité, juste mon regard, comme tu le fais au quotidien toi aussi) qu’au-délà de tout ça, c’est assez facile quand même … si l’on enlève la nudité, certaines photos perdent tout ou n’offrent plus grand chose. Idem avec les potes hyper-lookés. Idem avec l’argentique. Je ne trouve pas que Théo Gosselin saisisse des instants uniques, des moments rares. Et moi c’est ce que j’aime ….

    Ce qui ne l’empêche pas de faire de très jolies photos.

    Peut-être que j’ai ce regard là à cause de l’hyper-lookage et la mode hipster qui me donne un sentiment de facticité … un côté artificiel.

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