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Femmes photographes : Dina Goldstein remporte le Prix Virginia 2014 avec sa série Fallen Princesses

« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Voici la fin à laquelle on s’attend dans les contes de fées. Mais pour Dina Goldstein, dont nous vous avions présenté la série Fallen Princesses, le happy-ending n’est pas là, et à la place, elle a pensé le futur des héroïnes de ces contes de fées d’une toute autre manière, bien plus cruel et en décalage.

Blanche Neige - © Dina Goldstein
Blanche Neige – © Dina Goldstein

Avec cette série, Dina Goldstein a remporté le Prix Virginia 2014 pour sa mise en scène parfaite, sa maîtrise de la composition ainsi que l’humour qui ressort de cette série.

Le Prix Virginia, créé en 2012 par Marie Descourtieux et Sylvia Schildge, a pour but de récompenser tous les deux ans une femme photographe professionnelle (hors commandes publicitaires et reportages de guerre).

Pourquoi avoir créé un prix dédié exclusivement à des femmes ? « J’ai regardé un jour le palmarès des 30 prix internationaux de la photo sur les quinze dernières années. Et j’ai réalisé que, sur 583 photographes primés, 27 seulement étaient des femmes », explique Marie Descourtieux.

La photographe Dina Goldstein explique la genèse de cette série :

Ma série « Fallen Princesses » est née d’une douleur profonde et personnelle, où je rage contre la devise que l’on nous inculque dès l’enfance: « vivre heureux jusqu’à la fin de ses jours ». La série tourne autour de métaphores construites à partir des mythes trouvés dans les contes de fées, et oblige le public à regarder la réalité quotidienne en face: les rêves échoués, la pollution et la dégradation de l’océan, la guerre, l’obésité, l’extinction des cultures autochtones, le cancer et l’illusion d’une jeunesse éternelle. En adoptant les textures et les couleurs mises au monde par Walt Disney -empire de plusieurs milliards de dollars, voué à l’exploitation des contes de fées- «Fallen Princesses» lève le voile sur un consumérisme aveugle aux morales de ces anciennes paraboles. Cela a également soulevé la question: « comment définir la notion de ce qui est « juste », et comment vivre une vie « juste » ? »

Découvrez l’oeuvre de Dina Goldstein en exposition jusqu’au dimanche 30 novembre 2014, dans l’Espace photographique de Sauroy, 58 rue Charlot, 75003 Paris. Cette exposition sera ouverte du mardi au dimanche, de 13h à 19h.