Test du Nikon Coolpix A : (presque) tout sauf un Coolpix !

Alors que nous vous partagions il y a bientôt 3 mois notre avis sur le Nikon D600, après une longue prise en main (Emmanuel possède et utilise l’appareil depuis sa sortie), je vais partager avec vous notre test du petit dernier, le Nikon Coolpix A, que j’ai emmené une semaine en Finlande, à un mariage ou encore pour des balades urbaines.

Nikon Coolpix A

Que penser de cet appareil ? La réponse de Nikon à la montée des compacts experts à capteurs de reflex est-elle à la hauteur ? Voici l’avis de Phototrend 🙂

Un boîtier construit pour le mode manuel ?

Le Nikon Coolpix A est un appareil très agréable à prendre en main. Il est très compact, presque aussi petit qu’un Sony RX100. Alors que son capteur le fait entrer en concurrence du Fuji X100, bien plus gros (mais celui-ci en tire d’autres avantages, on y reviendra).

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Destiné à une cliente exigeante, ce Nikon A peut être manipulé entièrement en manuel, avec les modes P, S, A et M que l’on modifie grâce à deux molettes accessibles au pouce droit (l’une sur l’appareil, l’autre sur la face arrière). Les possesseurs de reflex ne seront donc pas trop dépaysés. Pratique, les ISO ont un bouton à part, permettant de les régler rapidement. Enfin un bouton Fn (fonction) sur le devant du boîtier permet de personnaliser une action. Dans mon cas, j’ai été frustré de ne pas avoir un bouton rapide pour passer du mode photo au mode vidéo, j’ai attribué ce bouton à cet usage. Mais est-ce bien logique de se passer d’un tel bouton ?

Nikon-A-manuelPour le reste, l’appareil inspire la confiance : sobre, compact, très bien fini (le « made in Japan » vient flatter l’acheteur). L’écran est grand mais (ou heureusement ?) non tactile, suffisamment clair pour être utilisable dans presque toutes les circonstances – à valider au ski par exemple ! Le petit flash qui se rétracte dépanne plutôt bien si nécessaire, sans faire de miracle évidemment. Si vous avez besoin d’un vrai flash, vous pourrez monter un modèle externe sur la griffe.

Un capteur impressionnant pour un tel volume

Au delà de sa compacité et de son ergonomie, c’est bien sur la qualité des images que cet appareil était attendu. Pourtant, on pouvait déjà s’attendre globalement au résultat : hérité du Nikon D7000, le capteur de 16,2Mpx épaulé par l’EXPEED 2 est une valeur sûre. Certes il n’est pas récent (le D7000 est sorti il y a 2 ans 1/2) mais il a longtemps été applaudi pour ses performances homogènes, même en montant la sensibilité. Le voir débarquer dans un format si compact est un plaisir !

Dans les faits, j’ai été réellement surpris alors que je suis équipé justement du D7000. Surpris car j’ai retrouvé certaines habitudes de prise en main, mais aussi surpris par certaines images qui auraient pu être issues de mon reflex ! L’optique vient en effet aidé le capteur avec son ouverture à f/2,8 pour une focale de 18,5mm (équivalent 28 sur un FX). Le tout fournit des images « qualité reflex », sans aucun doute : le piqué est bon, les détails bien visibles, la montée en ISO se fait sans souci jusqu’à 1600 et reste acceptable à 3200… On est bien en face d’un D7000 qui aurait subit une cure de minceur ! On observe un léger vignettage que Lightroom corrige sans sourciller.

Pour vous donner une idée de ce que l’appareil est capable de faire, voici quelques images prises lors de nos différents tests, sans retouche autre que de petits ajustements d’exposition. N’hésitez pas à cliquer pour agrandir la photo.

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Des limites pourtant bien présentes

Malheureusement tout n’est pas rose et sur certains points l’appareil montre son appartenance (pour combien de temps ?) à la famille Coolpix.

Le premier point faible lorsqu’on le prend en main vient justement de son format : si l’appareil se veut manuel, il faut avoir certains doigts libres pour gérer les commandes. Le pouce droit par exemple est indispensable pour gérer la molette des réglages. Or la prise en main de l’appareil se fait justement grâce – en partie – au pouce droit, qui vient profiter à raison de la partie adhérente au dos. Résultat, manipuler la molette tout en visant tout en tenant l’appareil correctement n’est pas toujours évident. Sur ce point précis, difficile d’en vouloir à Nikon, on touche surtout aux limites du concept.

Nikon Coolpix A

En revanche on peut réellement être déçu pour ce qui est du viseur : le Fuji X100 par exemple, bien que plus gros, propose une expérience convaincante. Ici, Nikon a construit un appareil plus petit en supprimant le viseur. On peut remettre en question ce parti pris, qui pour les plus exigeants est aberrant, mais cela reste cohérent avec la volonté de compacité et la possibilité de rajouter des accessoires via la griffe. Malheureusement, il ne faut rien attendre du viseur commercialisé pour ce Coolpix A… Simple verre délimité d’une ligne noire pour le cadrage, il est inutilisable : aucune information ne remonte (mise au point, réglages, déclenchement…). L’écran principal est indispensable, le viseur annexe rapidement décroché, dommage.

Nikon-A-miseaupointDernier vrai point faible de l’appareil, qui pourra je l’espère être corrigé dans la V2 : la mise au point / l’autofocus. D’ailleurs, ce point n’est pas mis en avant dans les points forts sur le site de la marque, ni même vraiment détaillé dans les caractéristiques… Toujours est-il que l’autofocus par détection de contraste est très loin d’être aussi efficace que l’AF à détection de phase des reflex (ce qui peut se comprendre) mais aussi bien moins efficace que sur la gamme Nikon 1. Résultat : la mise au point n’est pas très rapide et pas toujours très fiable, les choses étant plus compliquées en cas de faible luminosité. Dommage !

D’ailleurs, la mise au point manuel, point fort de ce compact, serait bien pratique pour combler dans certains cas ce souci d’AF… si le viseur externe était plus complet ! En l’état, la mise au point manuelle doit être vérifiée sur l’écran, rendant l’action difficile et imprécise – donc peu utilisable.

Pour conclure et vous montrer que, malgré quelques réserves, nous sommes plutôt conquis par l’appareil, j’aimerais revenir sur le nom choisi par Nikon : le Coolpix A. Ce choix semble avoir été fait pour rappeler la cohérence en terme de boîtiers (il est très proche par exemple du P330), pour maintenir le nom sur les appareils compacts. Pourtant, ses performances et ses usages le placeraient plutôt en petit frère des reflex qu’en grand frère des compacts. Si la v2 vient corriger les défauts de jeunesse (autofocus plus rapide et performant, griffe intelligente…), il sera difficile de continuer à l’appeler Coolpix !

Le Nikon Coolpix A est disponible (sans accessoires) à partir de 825€ chez Amazon.fr.

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  1. Bonjour, exploitant d’un petit studio de vidéo, j’ai décidé de nous munir d’un Octocopter afin d’intégrer des vues aériennes – pas facile à piloter proprement !
    Actuellement je vole avec une caméra vidéo Sony CX 200 (170 grammes) ou avec une canon G12 (11 mio px – 400 grammes).
    Désireux d’augmenter un peu la performance de mes images je ne sais pas quoi choisir comme machine car je ne voudrais voler plutôt en dessous des 400 gr. et pas plus cher qu’entre 500.- et 800.-CHF. L’objectif doit être grand angle, mais pas trop déformés. A l’époque j’avais fait des bonnes expériences avec Coolpix.
    Est-ce que quelqu’un a de l’expérience? Merci pour une réponse.

    1. bonjour, le RX100 sera meilleur que les 2 que vous possédez et il ne dépasse pas le poids indiqué.
      En plus cher, meilleur et à focale fixe, vous avez effectivement ce coolpix A mais aussi et surtout le Ricoh GR.

  2. Bonjour,
    J’ai acheté cet appareil en destockage pour épauler mon Fuji X100T. Dans l’ensemble, le A est capable de choses étonnantes. L’objectif est très bon et même si les couleurs ne sont pas celles de Fuji, je trouve que la qualité d’image se vaut. Léger avantage à Fuji sur les isos et à Nikon pour la netteté en macro. Le reste est une affaire d’ergonomie, le A est plus pensé comme un compact que le T avec ses contrôles à l’ancienne. En toute subjectivité je préfère le Fuji, mais le Nikon est plus léger, plus discret et m’a coûté trois fois moins cher, donc c’est loin d’être décevant. Petite réserve sur la précision de l’autofocus, j’ai parfois des ratés et l’appareil semble sensible au flou de bouger, mais il faut sans doute un temps de prise en main car j’avais le même souci au début avec le Fuji.