Interview de Nastasia Faivre : Frénésie

Nastasia est une photographe qui nous a contacté via notre page Participez. Le pitch de son travail nous a plu :

« Il s’agit de parcourir le monde et capturer des villes, surtout, des endroits de mouvement, de métamorphose, avec une technique de surimpression de 2 photos ou de longues expositions afin de montrer la vitesse, la frénésie dans un monde qui en demande toujours plus, toujours plus vite, un monde où il faut être capable de faire plusieurs choses à la fois. »

Nous lui avons donc proposé un interview, pour mieux comprendre son parcours et sa démarche. Merci à elle pour ce partage !

Avant tout, présente-toi en quelques mots

Je suis une photographe d’origine suisse, basée à Montréal depuis bientôt 3 ans. J’ai tout d’abord entrepris des études universitaires en histoire de l’art, sociologie et littérature à l’université de Lausanne avant d’entamer un voyager solitaire d’1 an autour du monde. Sac au dos, appareil photo en main et découverte furent les mots d’ordre de mon voyage. C’est lors de cette aventure que ma passion pour la photo commença, ainsi qu’un attrait particulier pour les voyages. C’est ainsi que j’ai décidé à l’âge de 26 ans, d’étudier la photographie et d’en faire mon métier. Pour pouvoir mêler mes 2 passions qui sont photo et voyages, j’ai décidé après quelques hésitations entre quelques villes d’Amérique du nord, de partir étudier à Montréal, au collège Marsan de photographie commerciale.

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Amsterdam
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Amsterdam

Depuis quand fais-tu de la photo ?

On peut dire que je fais donc de la photo depuis 5 ans et professionnellement parlant, je suis diplômée depuis maintenant 2 ans et travaille à mon compte.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le métier de photographe ?

Ce qui me plaît dans ce métier, c’est la spontanéité, ce que véhicule une image, l’instant décisif, l’immortalité d’un instant capturé sous un certain oeil, une vision, une opinion sous forme visuelle.

Sur ton site on peut voir des photos très différentes, quel type de photos affectionnes-tu le plus ?

Ce que j’affectionne le plus sont mes séries personnelles, plus artistiques, plutôt que le travail commercial. Je peux m’exprimer, divulguer une image mais également créer, reconstruire le réel, donner un sens à ma démarche.

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Chicago

D’où t’es venu l’idée de cette série « Frénésie » ?

L’idée de la série « frénésie » part de cet état d’esprit. Tout a commencé lorsque j’étais encore au collège Marsan. Lors d’un cours, nous avions comme objectif de photographier un quartier ou plutôt un périmètre bien défini de la ville de Montréal et faire de cette série quelque chose de tout à fait personnel. Cela pouvait être n’importe quoi. Nous étions libre. C’est alors que j’ai commencé à surexposer les images, les additionner, les transformer. Ce que je voulais, c’était montrer la vitesse d’un monde qui en demande toujours plus, un monde où il faut aller toujours plus vite, toujours plus loin, un monde où il faut être capable de faire plusieurs choses en même temps : d’où l’idée d’utiliser plusieurs images pour en former qu’une. Ce monde dans lequel nous vivons et qui donne parfois un peu le vertige. Voici le pont de départ de cette série, qui au fil du temps va devenir un projet de plus grande envergure puisque les lieux photographiés feront partis de nombreux voyages à travers le monde.

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Chicago

Quelle technique(s) utilises-tu dans cette série ?

La technique utilisée est donc une surimpression d’images fait à la post production et parfois mêlée à de la longue exposition faite à la prise de vue. Le but étant de capturer et de montrer le mouvement. la photographie est en quelque sorte utilisée comme un électrocardiographe urbain, un outil qui évalue le rythme dans lequel les métropoles sont bercées. Elle prend leur pouls à partir d’enregistrements graphiques. L’activité urbaine est ainsi enregistrée sur papier. Le mouvement est perceptible sur l’image finale, qui rend les villes vivantes, les lieux photographiés, vivants, car ce qui bouge est en quelque sorte vivant. Je veux capturer le mouvement sans le figer. Montrer des images qui bougent, qui vibrent, qui grouillent, des sujets encore vivants.

Pouvez-vous nous parler d’une image en particulier ?

Pour parler d’une photo en particulier, voici une image de Chicago que j’ai prise il y a 10 jours. La série qui est sortie de ce voyage à Chicago est l’une de mes favorites pour le moment. Mon passage n’était pas prévu 24 heures avant que j’y sois. Tout a été très spontané. J’ai passé une nuit là-bas avant de rentrer en Suisse. Je pense que cela représente assez bien mon style de vie. Et finalement ce qui n’avait pas été prévu et organisé sort aussi bien voir encore mieux que d’autres photos prises dans des lieux où tout avait été planifié.

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Un commentaire avant de terminer ?

Après un court séjour à Amsterdam en fin de semaine passée, mes plans pour la suite sont la Tanzanie, mon départ prévu pour demain, Tokyo en fin de mois, puis Sao Paolo le mois prochain avant de retourner à Montréal, poser mes valises pour la fin de l’été. Puis pour les projets à moyens termes, ce sera expositions d’ici l’année prochaine. Les photos illustrant cet interview ont été prises pendant mes 3 derniers voyages depuis le mois d’avril.

Merci pour la publication et l’interview. Avec mes meilleures salutations de Suisse !

PS : toutes ses photos sont visibles sur sa page Facebook