Hommage à Rémi Ochlik : retour sur son parcours de photojournaliste et photographe de guerre

Triste nouvelle aujourd’hui avec la mort du photojournaliste français Rémi Ochlik et de la journaliste américaine Marie Colvin (Sunday Times) lors de bombardements à Homs en Syrie. Phototrend a voulu rendre hommage à sa façon à Rémi en partageant avec vous son parcours et ses réussites pour que son talent soit connu de tous.

Remi Ochlik

Rémi Ochlik, âgé de 28 ans, était un photographe de guerre reconnu de la profession, notamment pour avoir été sur tous les fronts en 2011, lors des révolutions arabes en Tunisie, en Egypte et en Lybie. Photographe de grand talent selon ses confrères, Rémi était passionné par son métier et voulait toujours être au milieu de l’action.

Troubles en Haïti

Dans les années 2000, il effectue des études de photographie à l’Icart Photo School à Paris, et c’est un stage à l’agence Wostock qui finit de le convaincre dans sa voie : le photojournalisme. « Quand j’ai demandé à Rémi ce qu’il voulait devenir, il m’a tout de suite répondu ‘photographe de guerre' » indiquait la directrice de l’agence Wostock, Slavica Jovicevic.

Lybie - 2011

En 2004, Rémi couvre son premier reportage photo en Haïti pour photographier les troubles liés à la chute du président Jean-Bertrand Aristide. Il sera récompensé par le Prix du jeune reporter François Chalais pour ce travail ainsi qu’une projection au festival Visa pour l’image à Perpignan. Certains le considèrent alors comme l’enfant prodige de la photographie de guerre.

En 2005, après être rentré d’Haiti pour un reportage, Rémi Ochlik cofonda l’agence IP3 Press, avec deux autres photographes : Christophe Bertolin et Grégory Boissy. L’idée était de couvrir des sujets d’actualité politique, sociale et économique en France, tout en n’oubliant pas les conflits dans le monde. Sur le site d’IP3 Press, on retrouve donc un mélange de photos de guerre, de manifestations, et d’événements politiques français.

Remi
Remi Ochlik couvrant les manifestations au Caire, photo de Julien de Rosa, AFP

2011 est pour lui une année charnière, où il couvre les révolutions arabes au plus près de l’action. A la fin de cette année, il se voit attribuer le Grand Prix Jean-Louis Calderon, du nom du journaliste tué lors de la révolution roumaine de 1989. Cela aurait pu être un signe pour lui dire de lever un peu le pied : le photographe de guerre, quel que soit son équipement, est un acteur très exposé lors de ces conflits armés.

En 2012, Rémi est primé au prix World Press Photo 2012 pour Battle for Lybia, son reportage sur la Syrie, dont voici quelques images :

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GNS1 CL

GNS1 BL

GNS1 AL

Son dernier projet photographique était la Syrie, mais le 22 février 2012, seulement un jour après son arrivé à Homs, Rémi Ochlik est tué suite au pilonnage du centre de presse de l’opposition où il se trouvait, ainsi que Marie Colvin, journaliste américaine.

Nous souhaitons faire part, au nom de l’équipe de Phototrend, de toutes nos condoléances à la famille de Rémi et également faire passer un message de prudence à tous les photographes reporters de guerre qui sont sur des conflits en ce moment.

Retrouvez toutes les photos de Rémi sur sa galerie photo : Rémi Ochlik