Oliviero Toscani est un photographe italien mondialement connu pour ces images controversées mais pleines de pertinence.
Né en 1942 à Milan, il a étudié la photographie et le graphisme à Zürich. Oliviero commence sa carrière dans la publicité et travaille entre autre pour Esprit, Chanel ou Fiorucci. Ses photos sont également publiées dans de nombreux magazines et sa réputation se forge petit à petit. De 1982 à 2000, il est le photographe publicitaire de United Colors of Benetton. Par sa stratégie de communication engagée et ces clichés chocs, il fera de Benetton l’un des labels les plus connus au monde.
Ce photographe a la particularité de cumuler les controverses :
- 2005 : campagne publicitaire montrant des homosexuels pour la marque Ra-Re ;
- 2007 : publicité montrant une jeune femme anorexique nue ;
- 2011 : calendrier constitué de photos de sexes féminins.
Pourquoi ces images suscitent-elles autant de polémique ?
Car c’est en partie le but recherché ! Pour bien cerner ses photographies, il faut d’abord s’intéresser à sa démarche artistique. J’ai bien dit « artistique », qu’on ne se m’éprenne pas, Oliviero n’est pas un publicitaire, il prend des photos que les compagnies achètent pour vendre leurs produits.
Son credo peut se résumer par la formule « Celui qui ne choque pas n’est pas un artiste ». C’est en suscitant de l’étonnement qu’on peut commencer à adopter un autre regard. Autrement dit, son travail d’artiste est de constamment bouleverser les valeurs et remettre les choses en question.
Derrière cette apparente polémique se cache un message très humaniste contre les discriminations, l’intolérance, l’homophobie, la guerre ou encore la peine de mort. Tout le génie d’Oliviero est de savoir à partir d’une simple image, transmettre des valeurs avec énergie et justesse. Il sait comment frapper le regard par ses compositions et les esprits par ses sujets.
Oliviero Toscani va encore plus loin dans ces sujets, selon lui la photographie « doit devenir un document historique, un objet qui témoigne de la condition humaine ». Par l’utilisation d’une composition souvent simple (sujet sur fond blanc), il démultiplie l’impact du sujet. Leurs forces font de ses images de véritables symboles, parfois réutilisées pour différentes luttes et revendications.
Parfaite maîtrise d’un impact visuel, avec des jeux de couleurs et de contraste, au service d’un message de tolérance naturelle
« Une photo doit surtout être juste et tomber pile au bon moment. Pour moi, c’est ça, le grand art. Les photographies qui se bornent à l’esthétique, à la forme et à la composition sont toujours médiocres. Il y a de belles images de guerre, mais la guerre est-elle belle à voir ? Prenons les images du 11 septembre, elles sont belles et esthétiques. Mais j’aimerais dépasser ce critère et prendre des photos justes. »
Oliviero nous pousse avant tout à cerner la justesse d’un sujet. Il faut saisir l’essentiel et ne pas aller vers un consensus que tout le monde recherche. Il faut faire ce en quoi on croit.
Voici d’autres exemples de ses images les plus connues :